Ce qui nous avait plu avec les Texans de Explosions in the Sky, au moment où on les découvrait en 2003, c’était l’immédiateté de leur musique. Le post-rock ne nous avait pas habitué à être aussi grand public, tout en étant exigeant et The earth is not a cold dead place ressemblait plus à du Radiohead sans Thom Yorke qu’à du Godspeed You Black Emperor. A l’heure du troisième album, il est normal que le groupe veuille sortir un album plus ambitieux. Ce qui est le cas avec All of a sudden, I miss everyone. Six titres qui véritablement n’en font qu’un et une justification tardive du nom choisi par le groupe :
Explosions in the sky pousse en effet plus loin les déflagrations de sa musique (aussi puissantes que chez Mono). De l’autre - et comme pour compenser-, le groupe s’octroie de vrais moments dépouillés seulement éclairés par un piano mélancolique. La musique joue plus que jamais les montagnes russes, classique d’un genre qui a finalement influencé le rock dans son ensemble. Si l’album apparaît comme réussi, on peut lui reprocher justement ce classicisme bon teint qui range Explosions in the Sky au milieu de GYBE et de Mogwai première époque. Le groupe en perd un peu sa spécificité. Il rejoint le haut du panier mais un panier de plus en plus rempli.