Le groupe le plus intransigeant du monde revient sans trop prévenir après dix ans de brouille pour un désaccord sur la guerre en Irak. La planète indie soupire et se languit durant les quelques jours qui séparera l'annonce de la sortie, prête à en découdre avec le GYBE nouvelle formule. Que nenni, chez Godspeed, on fait du vieux avec du vieux. Le groupe de Montreal nous sort ce qui pourrait être son équivalent d'une compil de faces-b avec deux enregistrement de morceaux du début du millénaire et deux plages drones sympas mais pas folichonnes.
Le tout s'écoute sans trop d'effort, s'apprécie honnêtement, se surnote honteusement sur Sens Critique mais manque cruellement du petit quelque chose qui fait de chaque disque de Godspeed un disque exceptionnel. Bien que toutes les pistes contiennent tous les ingrédients nécessaires pour faire un classique Godspeed, seule We Drift Like Worried Fire arrive à toucher la corde sensible. Et c'est bien ça le problème, à trop vouloir combler les attentes, le groupe finit par devenir une franchise. On a un son Godspeed qui se décline comme un apple store. On se rattrapera sûrement au prochain si le groupe arrive à faire un petit travail sur lui-même.
On notera le cruel manque de synchronisation. Il ne fallait pas faire son comeback trois semaines après le double album de Swans, qui concernant les morceaux qui dépasse la vingtaine de minutes (mais pas que) avait mis la barre bien trop haut pour une bande de jeunes punks en manque d'humilité.