Faut-il que la Musique soit originale ? On a besoin depuis plusieurs années d'un nouveau souffle, d'un nouvel élan, d'un style qui porte la jeunesse pour enfin crucifier le R'n'B métallique et les Slow Jams nasillards qui engraissent deux ou trois pouliches et bien plus sûrement les principales Majors. Est-ce que Tamino peut être la figure de prou de ce nouvel élan ? Probablement pas. Mais que sa musique est bonne. Intimiste, grave et profonde, comme sa voix, torturée et usée comme un soir de novembre après un pétard trop chargé. Tamino, à défaut d'être un porte-drapeau ressemble bien plus à une synthèse intelligente. Celle d'une pop chargée, d'un rock suicidaire, portant les valeurs du grunge sans en avoir la violence. Il faut écouter Indigo Night, puis enfin aller se coucher parce que pour aujourd'hui tout sera dit, chaque son supplémentaire serait surnuméraire. L'enchaînement avec Cigar ne se fera que le lendemain matin, pour commencer une journée hommage aux premiers Radiohead que l'on pourra prolonger par w.o.t.h. et Persephone. Tamino est un mélange, Tamino est un agrégat totalement indifférencié où les encens orientaux flirtent avec Grace en sortant Jeff Buckley d'un Mississippi boueux avec la mélancolie de fin de monde de Yorke. Finissez donc votre périple musical par "Sun may shine" ... ou pas...Une vraie réussite.