Apollo 13 réalisé par Ron Howard en 1995 fut un énorme succès à la fois critique et public. Raconter l'Histoire du troisième lancement vers la Lune de la NASA, et de l'avarie (l'explosion d'un réservoir d'oxygène) qu'a connu l'équipage d'Apollo 13 au cours du trajet avant son retour miraculeux sur Terre. Ce retour est devenu une course contre la montre avant que l'oxygène ou le niveau de carburent ne viennent à manquer, sans compter le niveau de dioxyde de carbone devenu trop important dans la cabine des trois astronautes.
En 1995, Ron Howard a déjà travaillé à deux reprises avec James Horner sur deux films ayant eux aussi été de grands succès au box office: Cocoon et Willow. Ces deux partitions du compositeur américain ont été de véritables réussites artistiques et sont devenus avec le temps des scores références dans la filmographie de James Horner. Il en va de même pour ce troisième essai qui se révèlera encore plus grandiose que ses deux prédécesseurs. On peut même dire qu'il s'agit d'une de ses plus belle œuvre.
Ce n'est pas forcément évident de composer pour ce genre de film: un film mais aussi un documentaire dont tout le monde connait la fin. Il était important pour la partition qu'elle soit en contemplation plutôt qu'en manipulation des images, et c'est ce que le compositeur a réussit à faire à merveille. Le thème "noble" à la trompette qui ouvre l'album est empli d'héroïsme sans trop en faire.
"All Systems Go – The Launch" est un titre particulièrement spectaculaire, un des meilleur qu'Horner ait composé. Une plage de 10 minutes illustrant à la fois la majesté d'un vol spatial et la nervosité des astronautes et de leurs familles. Le compositeur réussit merveilleusement à naviguer d'un thème à l'autre tout en introduisant de nouvelles idées mélodiques. Son utilisation des chœurs et de sons électroniques magnifient davantage ce titre. Allié aux images du film, ce morceau est encore plus impressionnant, rehaussant davantage l'aspect dramatique de l'histoire.
"Docking" est un morceau plus lent, construisant de façon subtile une tension quasi palpable avec différents instruments à percussion, et des chœurs synthétiques, allant vers une fin de piste pleine de relief. C'est avec "Master Alarm" enfin que le désastre tant attendu survient, et la musique d'Horner, bien que familière à celle de Sneakers avec son explosions de notes de piano, est tout simplement parfaite, vrombissant et par moment totalement chaotique. C'est la piste la plus tendue et énervée de la partition. "Into the LEM" est un morceau calme illustrant les émotions sombres des astronautes, tendu grace à un tempo répétitif de percussions qui sonnent comme un compte à rebours.
L'un des morceaux les plus "magiques" de ce score est probablement "The Dark Side of the Moon". La qualité première de ce morceau est son côté "rêve", dû en partie à la beauté des vocaux d'Annie Lennox. Il évoque un certain nombre de clés dramatiques: la beauté de la lune elle-même, mais aussi le sort incertain des astronautes à ce moment de l'histoire notamment parce qu'ils rentrent dans une phase où ils sont coupés de la Terre sans aucune communication radio possible, et la tristesse qu'ils ont de se trouver si proche de leur rêve (marcher sur la Lune) sans que ce dernier ne puisse se réaliser. C'est une musique particulièrement poignante, une formidable composition d'Horner.
"Re-entry and Splashdown" clôt de façon magistrale un score de bout en bout sublime. Horner utilise dans ce morceau tous les tours qu'il a dans son sac afin d'apporter de l'émotion et du suspense à la séquence. C'est à nouveau un morceau de musique magnifique, en miroir de la séquence de décollage. Cette fois avec une fin extrêmement émouvante où la voix de Tom Hanks s'entend enfin pour prouver que les astronautes sont vivants. La musique illustre bien la fierté et la passion de la situation pour enfin terminer avec des chœurs de toute beauté. C'est le climax parfait.
Cependant, ce n'est pas terminer puisque le score se clôt avec le sublime "End Title" où la voix d'Annie Lennox nous revient cette fois-ci de façon plus prononcée et avec des effets électronique plus appuyés et un subtil résumé des différents thèmes musicaux de la partition.
Apollo 13 est un des meilleurs score de James Horner à n'en pas douter, et l'une des meilleure musique de films des années 90. Nominé à l'Oscar de la meilleure musique de films cette année là, son seul véritable challenger était une autre musique de James Horner, celle de Braveheart; mais c'est à la surprise de tous que Il Postino rafla la statuette... Allez savoir.
Cette partition est héroïque et noble, tout en portant un aspect réellement dramatique à l'ensemble. Le climax émouvant est merveilleux. Dans le film, chaque note de musique est placée parfaitement et apporte au film un plus indéniable. En dehors du film, la musique est une vraie merveille pour l'auditeur.
Malheureusement, il est difficile d'en profiter pleinement car l'album entrecoupe le score de James Horner par des chansons issues du film ainsi que des dialogues.
Il existe un album promotionnel ne contenant que la partition d'Horner. Si vous réussissez à obtenir une copie de ce disque, c'est sans doute la seule façon d'apprécier ce chef d'œuvre à sa juste valeur.