Andrew Bird peut bien siffler. Fidèle à son nom, heureux d'un succès inespéré pour un album de folk intelligent, The mysterious production of eggs. Bird continue de nous faire profiter de ses dons de rossignol sur son nouvel album Armchair aprocrypha. La grande force de l'Américain c'est sa musicalité et la palette impressionnante qu'il utilise pour faire de chaque pièce de songwriting une symphonie de poche. Le sifflement n'est que la cerise sur le gâteau d'un assemblage de couches musicales et instrumentales que le talent de son concepteur rend toujours léger et jamais indigeste. De ce côté-là, Bird est passé à la vitesse supérieure et apporte même quelques touches ethniques (comme une certaine douceur de vivre asiatique sur Simple X, ou un esprit cubain sur Imotosis).
Il est universel et moderne (avec notamment l'apport Martin "Anticon" Dosh à la batterie), américain jusqu'au des cordes vocales et ouvert sur le monde. Il n'est pas tombé dans le travers de l'album post-succès, essayant d'utiliser les mêmes recettes, lissant le tout pour ne froisser personne et se faire encore plus aimer. Pas du tout, Bird peut même être plus rock dans le sens lo-fi du terme (Ferry Crash en ouverture). Ils ne sont pas si nombreux en tout cas, les chanteurs touchés à ce point par la Grace (Armcharis nous restitue l'émotion d'un Buckley pré-Mississipi). Bird, à la différence du Jeff, est un type solaire. Ce qui explique sans doute son succès d'ailleurs. Il n'est pas le genre à écrire dans la douleur et plus de la moitié de son album pourrait embellir la bande FM. Tout naturellement.