Les Brésiliens de Boogarins, rappellent à notre bon souvenir que tropicalisme et psychédélisme vont souvent de pair dans un album qui fait rudement du bien.
Fernando Almeida et Benke Ferraz se sont connus au lycée., C’était dans les années 2000 et non les années 60, comme une écoute hâtive de As Plantas que Curam pourrait nous le laisser penser. Au pays d’Os Mutantes, on sait ce que sont le rock et le psychédélisme ; même si Boogarins, comme leurs glorieux aînés, ne jettent pas aux cactus (hallucinogènes) tout le Brésil : le duo chante en portugais, ce qui change quand même de Love ou des Byrds.
Pour le reste, Boogarins va bouger son curseur, mettant plus ou moins de fumigènes et de volutes électriques dans ses pop songs. Cela donne d’un coté le brut de décoffrage Paul – authentique morceau de rock’ n roll – et de l’autre, des vrais moments hallucinogènes où Boogarins évolue dans une perception troublée. Cela donne Erre et ses spirales de guitares fuzz ; Infinu dérive Hendricks-ien électrique. Cela donne encore Hoje Aprendi de Verdade, un des meilleurs moments du disque, où la pop prend subitement des atours luxuriants. Entre les deux, Lucifernandis pratique la, guitare sardonique et la batterie tribale dans un morceau qui pourrait évoquer une fuite dans une jungle hostile (un petit côté The End des Doors). Le chant lui reste serein,, ce qui participe à l’ambivalence de la musique. Et surtout, Doce rend totalement justice à la qualité de songwriting de Boogarins : une mélodie lumineuse d’évidence que le duo sait enrichir et troubler in fine grâce à des effets électroniques. Car une chose est sûre, au-delà de l’arrangement et de la vision, la grande force de Boogarins, ce sont aussi ses mélodies.