Une ruelle sombre, à l’angle de la rue, qui donne sur des poubelles. Les pupilles de quelques chats errants. La vapeur d’un conduit d’aération qui fait un peu de bruit. Un clochard a dormi là il y a une nuit ou deux, il reste un bout de carton et quelques affaires. Si je regarde derrière la barrière, je vois l’horizon de Paris, les cheminées tendues vers le ciel comme des stylos plumes, et qui jettent leur encre vers la Lune pas encore tachée.
Une trompette qui vient des montagnes, une trompette qui donne le vertige. Le vertige qu’on a quand on est seul en dessous d’un immeuble immense, qu’on ne voit plus le ciel et que la ville est une prison. Peu importe le film et ce qu’il représente, cet album est plus pour moi la bande-son d’une soirée solitaire dans une grande ville, où je marche lentement, les pieds dans les flaques, au rythme lent de la walking bass vers la fin de l’album. Et j’ai la tête ailleurs, je ne sais pas trop où.