On ne présente plus la bande à Bob Vigna, qui signe ici son dixième volet d'une discographie qui ne peut faire que des envieux dès lors qu'elle est qualitativement irréprochable. Fait marquant récent, le groupe a récupéré dans ses rangs le célèbre Alex Bouks, qui remplace désormais Bill Taylor. Autant le dire tout de suite : ça ne change pas grand-chose à la donne. Pas plus que leur logo, qui est celui des deux premiers albums ; en effet, Atonement ne peut pas être considéré comme l'album du « retour aux sources ».
Déjà parce qu'Immolation a une patte bien trempée depuis ses débuts, qui a certes un peu évolué avec le temps, mais qui demeure reconnaissable entre mille presque trente ans après ses débuts et qui a inspiré une tripotée d'aspirants deathsters.
Non, Atonement continue sur le chemin tracé depuis le dernier palier d'évolution du groupe, soit depuis Majesty And Decay. L'équipe de production est demeurée la même depuis cette époque (2010), avec Paul Orofino à la production et Zack Ohren au mix/mastering. Ce son plus clair et massif avait donné une nouvelle dimension à la musique d'Immolation et avait clairement participé à faire de cet album le dernier grand classique du groupe.
De mon point de vue, Atonement est une œuvre à la qualité certaine, mais qui ne surpasse pas Majesty And Decay.
Et pourtant, le début de l'album est on ne peut plus convaincant, avec quatre brûlots très marquants en guise de mise en bouche, tous personnalisés et faciles à distinguer du reste. Le morceau d'entrée est typique d'Immolation, avec un arpège complètement « vignesque », bien tordu et des riffs ponctués d'harmoniques comme le groupe sait bien les amener et ne pas en abuser. When The Jackals Come frappe par son aura sombre et funeste, encore du Immolation pur jus, alors que le titre suivant surprend par son intro atypique. On retrouve les fameux riffs d'appel en son clair sur Rise The Heretics, encore une marque de fabrique de la formation.
Le milieu de l'album s'avère moins passionnant à mes oreilles, avec des passages un peu longuets, façon « pilote automatique » (sur Destructive Currents et Lower, notamment). Et pour cause, la durée moyenne s'allonge légèrement sans que ça se justifie réellement.
Above All et The Power Of Gods remontent un peu le niveau et le final Epiphany est classique mais bien fait également.
Tout ça pour dire que cet album est solide, très solide même, mais que je n'en ressors pas exalté pour autant. De fait, je ne m'attendais pas à être surpris par cette sortie, juste à du bon Immolation fidèle à ses principes. Et c'est exactement ce qu'est Atonement, ni plus ni moins.
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