Et s'il n'y avait pas le piano ? La question peut se poser ainsi, de manière abrupte. S'il n'y avait pas le piano, ne considérerait-on pas Axes comme du sous Sonic Youth (vous savez le groupe New Yorkais qui fait de la musique depuis 30 ans). Electrelane est un groupe qui fait l'unanimité dans la presse, un plébiscite compréhensible avec le précédent The Power out, beaucoup plus discutable aujourd'hui. Je vous parle de piano car c'est l'élément original que l'on peut mettre à l'actif des Anglaises (Il n'y en a pas chez Sonic Youth ou Yo la Tengo). Même là, n'exagérons pas son impact à moins de vénérer Bruce Hornsby tendance hystérique (!).Axes a été enregistré dans l'urgence, en prise live avec Steve Albini. Les Inrocks, pour ne pas les nommer, parlent de radicalité. Soit. Ils pensent que les Anglaises pourraient mais se refusent à faire le tube parfait. Et s'il était ici plutôt question de panne d'inspiration, d'un groupe mis dans la lumière et obligé de fournir rapidement un nouvel album. On peut parler de choix personnels, de visions, de volonté d'improvisations (en partie ratées d'ailleurs) mais pourquoi ne pas admettre que la stérilité peut aussi toucher un groupe féminin. Et puis quid du résultat ? Cela tourne souvent en rond comme une incarnation de la noise au minimum syndical parfois transcendée par des idées pompeuses. Le ponpon... Quelques belles fulgurances sont là, comme la reprise hantée de The Partisan, le dernier Suitcase aux accents très 4AD ou le début de Eight Crips avec une impulsion empruntée à Astor Piazolla (Car le talent avéré des Anglaises ne se met pas totalement et subitement au vestiaire). Mais comme elles le disent elle même If not now, when. Et de répondre "next time".