Ma critique de Babel Babel, en général puis titre par titre. A la fin, je reviens sur les critiques négatives (certaines ridicules) que j'ai lu sur le groupe et sur cet album en particulier !
Voilà 7 ans que l'on attendait le successeur de l’album 13, chef d’œuvre avec une quantité monstrueuse de titres énormes et surtout un son qui délassait les guitares au profit de synthés et d’un son très années 80. Ça sonnait méchamment bien avec des mélodies bien trouvées, hyper efficace et des textes intéressants, durs, comme toujours (les attentats avec « Kimono dans l’ambulance », la différence et le rejet, l’homophobie avec « Tom Boy » ou encore la drogue avec « Cartagène »). J’ai vraiment adoré cet album avec, titre après titre, un album hyper cohérent et surtout un son qui tapait fort.
Du coup, je me demandais bien comment Indochine allait faire pour faire au moins aussi bien. J’avais beaucoup d’appréhension avant l’écoute de ce quatorzième album. Alors, appréhension et hâte bien sûr, car depuis Paradize, le groupe sait se renouveler et proposer toujours de belles et fortes chansons.
Et bien c’est diablement bien réussi. Et généreux ! 7 ans d'absence et le groupe revient avec un double album, le deuxième du groupe après Alice & June, 1h30 de musique, des chansons longues avec beaucoup de variations et de surprises. C’est pas compliqué, sur les 17 titres que comportent l’album, je ne peux en retirer aucun si j’avais encore de raccourcir l’album. Il y a bien sûr des chansons que je préfère, mais aucune que je n’aime pas. Grosse claque que ce Babel Babel !
Ca commence très fort avec « Showtime » et ce son années 80 qui commence et met direct dans l’ambiance. La chanson propose une longue intro, bonne idée pour introduire ce nouvel opus et ce disque 1. Ca claque fort. « L’amour fou » enchaine ensuite avec une belle mélodie. Pas vraiment de refrain et pourtant ça fonctionne super bien.
La troisième chanson est celle que j’aime le moins, sans doute car elle est manque de variations selon moi. Il ne se passe pas grand-chose mais ça reste agréable.
Les choses continuent très sérieusement avec la 4, « Victoria » qui aborde la guerre en Ukraine. Le sujet est lourd. La musique est hyper efficace, le refrain est immédiat. « Sanna sur la croix » sera dans la même veine, immédiatement entrainante.
« La belle et la bête » est efficace aussi (elles le sont toutes en fait !) et surprise au premier tiers avec un rythme reggae bien trouvé. La batterie est bien présente, ça claque, c’est énorme. Le refrain est encore une fois, immédiat.
Vient ensuite le single arrivé sur les ondes et les platesformes plusieurs semaines en amont de la sortie du disque. Un énorme plaisir ! Le sujet est lourd encore une fois (les femmes opprimées dans les pays gangrénés par la dictature) mais quel rythme ! Je découvre la version album, ayant délibérément écouté que la version single jusque-là.
« La vie est à nous » est énorme aussi avec ce refrain qui arrive toute en progression et fait pas mal penser dans le style à « Nous demain » sur l’album Black City Parade de 2015. Enfin, « le garçon qui rêve » cloture à merveille le premier disque avec une musique philarmonique, le texte est très poétique.
Le CD 2, comme le premier, commence avec une longue intro, 2’ et amène le titre éponyme, « Babel Babel » donc à 8’. Indo aime les longs morceaux, moi aussi. Le titre est fou, la mélodie est géniale et ça marche sur moi à fond. J’apprécie le double niveau de lecture du texte, très sombre et triste, un texte qui sonne comme son époque. L’instru à la fin est hyper sympa. L’un des chefs d’œuvre de l’album, assurément.
Les gros titres vont s’enchainer encore, « en route vers le futur », triste mais optimiste aussi, aborde le changement climatique. « Showgirl » est très années 80 aussi, le son du début est ouf et on sent le gros titre qui commence. Le feat est bienvenu ici. « Tokyo Boy » (et oui, un « boy » à chaque album !) fait plaisir avec son intro en japonais (je ne comprends rien mais j’aime la sonorité), la mélodie qui suit est bien trouvé. Je fais l’impasse sur le texte qu’il faut que je creuse pour tout comprendre, on est loin des textes bateaux et 1000x entendus avec Indochine 😊
« Les nouveaux soleils » juste avant est réussi, le son claque fort aussi. « No name » traite des différences et du genre, un sujet qui tient à cœur le groupe, tant mieux ! Enfin, les deux dernières chansons traitent de la mort. « Anabelle Lee », va aborder les personnes qui partent tandis que « seul au paradis » inverse les rôles, c’est la personne morte qui parle. Original comme point de vue, un enrobage avec une musique philarmonique, clôture comme le disque 1. La chanson est merveilleuse, la mélodie, le texte hyper touchant… on aurait envie d’un peu plus sur la fin avec une instru plus longue tellement c’est bien !
En résumé, Babel Babel est une énorme réussite. Je le trouvais aussi bien sur « 13 » pendant sa découverte, finalement, je le trouve supérieur. De peu, mais un poil mieux encore, ce que je trouve fou ! La barre était si haute !
Je profite de ce texte pour répondre à toutes les critiques négatives publiées ici ou ailleurs :
- Quand on critique un album, ça serait pas mal de prendre le temps de l’écouter (ou alors on ne l’écoute pas et on critique pas). Dire qu’Indo propose toujours les mêmes textes est factuellement faux. On trouve ici des thèmes variés et jamais abordés avant.
- Les mélodies sont toutes très différentes. Trouver que tout se ressemble encore une fois est faux. Enfin, ressemblance, oui forcément mais comme tous les groupes en fait non? Je veux dire, il y a un "son Indochine" et on le retrouve nulle par ailleurs. C'est plutôt ça qu'il faut retenir non? Alors c’est sûr que si on écoute l’album une fois et en une session, c’est un peu dur, 1h30 où l’on découvre tous les titres à la chaine, on peut y trouver des redondances. J’ai choisi d’écouter titre par titre, un titre sur un jour ou deux jours et ainsi de suite. J’ai ainsi pu apprécier l’ensemble et faire durer.
- Les textes ne veulent rien dire ? Encore un fois, écouter les chansons en faisant défiler des story insta c’est un peu dur pour se concentrer sur la chanson. En revanche, c’est vrai que les textes ne sont pas évidents, faut réfléchir un peu. Exemple de « Babel babel » avec son double niveau de lecture. C’est l’une des richesses du groupe, une musique riche et des textes qui le sont tout autant et qu’on entend nulle part ailleurs. C’est pas parce que vous ne les comprenez pas que les textes ne veulent rien dire. Je précise aussi que je ne comprends pas tout non plus, en tout cas, pas à la première écoute.
- Les thèmes sont toujours les mêmes ? Faux. En revanche oui, certaines thématiques reviennent d’un album à l’autre, quoique abordées différemment d’une chanson à une autre. Mais bon, vous connaissez beaucoup de groupes ou artistes aussi connus qu’Indo qui abordent le harcèlement, l’homosexualité, le transgenre et j’en passe ? tant mieux non ? Et c'est aussi un peu normal d'avoir des gimmicks ou des thèmes qui importent aux yeux de leurs auteurs ? C'est un argument aussi faux que fallacieux.
- Indo est encore là grâce aux midinettes en trans devant le chanteur du groupe (j’ai lu ça oui)… faux. Pour avoir fait des concerts et vus des concerts en Blu-ray… y a toutes les générations. C’est donc factuellement faux. Les gens racontent vraiment n’importe quoi.
- La musique est nulle et c’est souvent trois pauvres accords… alors déjà, j’ai envie de dire, trouve déjà les trois pauvres accords pour faire des chansons aussi efficaces. Et ensuite, c’est pas si simple de trouver des accords qui accrochent l’oreille aussi rapidement. Et puis, combien de grands titres sont « assez simples » ? Nirvana, les Beatles, c’est parfois tout con mais est-ce important ? Si c’est bon à écouter et efficace ? Après les chansons d’Indo sont hyper riches en fait et on sent un gros travail derrière.
- Une "critique" sur ce site qui précise que l'album est destiné aux LGBT car trop woke... Déjà, bravo à la personne qui a écrit cette critique car les commentaires ne sont pas possibles, courageux lol. Ensuite, cette personne n'a pas écouté l'album puisque sur 17, seul UN TITRE traite des différents genres (No Name). UN SEUL TITRE ! Encore quelqu'un qui fait une critique sans écouter ou sans rien comprendre.
- Enfin bref, y a encore d’autres critiques, des gens qui répètent ce qu’ils ont lus ailleurs, de gens aigris et qui ont écouté le disque en regardant un match de foot mais je vais m’arrêter là 😊
Je vous encourage à écouter, à profiter du voyage et à approfondir certains textes qui le méritent ! Merci au groupe et à très vite j’espère pour un 15ème opus !