Amis des riffs charpentés et des coulées de lave en fond de gorge, bien le bonjour. Vous veniez pour votre dose de minerai dur ? Ah non ? La rétrospective Goldman ? C’est l’autre bâtiment, celui avec la lithographie de Hélène Ségara dans le hall. Oui, c’est dommage. Mais bon, puisque vous êtes là, autant y passer. Infirmiers, veuillez sangler le lit et préparer l’injection, s’il vous plait ! *claquements de gants en plastique*
Parlons donc de Halestorm, gang hard rock en passe de devenir une des institutions les plus belliqueuses d’outre-Atlantique. Au micro, Lzzy Hale est un véritable tank vocal, dont la puissance de feu vous passera allègrement l’envie de lui demander ce qui est arrivé à la voyelle dans son prénom. Imaginez Dio fécondé par Pat Benatar. Si cela vous effraie, vous avez raison. Si cela vous enthousiasme, vous avez du goût. Si cela vous emmerde, tant pis pour vous, Halestorm n’en a cure. L’écoute de Back From The Dead prouve effectivement que le groupe ne réinvente pas grand-chose et que ses chansons pâtissent parfois un peu de la fameuse doctrine "don’t bore us, get to the chorus".
Soit. Toutefois, ne négligeons pas l’essentiel, ce serait très, très imprudent et je doute fort qu'on puisse s'y risquer impunément. Pourquoi ? Parce qu'il se trouve que, quand on y regarde de plus près, Halestorm est un groupe de scène. Allez donc les voir sur les planches, vous verrez ce qui arrivera à vos gencives. Lzzy gueule avec une fureur tout simplement terrifiante, tandis que son petit frère Arejay enclume comme le Panzer à baguettes qu’il a probablement été dès le berceau. Avez-vous déjà vu un type marquer ses contretemps de charleston à coup de boule ? Je me disais bien. À défaut d’être follement novateurs, Joe Hottinger et Josh Smith sont toujours parfaitement efficaces dans leurs rôles de guitariste et bassiste respectivement.
Question performance, force est de constater que ça sue bien comme il faut aux bons endroits. The Steeple, Wicked Ways, I Come First, Pscyho Crazy et Back From The Dead sont le genre de brailleries volcaniques d'anthologie qui impliquent d'être né avec un lance-flamme dans les tripes, et Bombshell doit sûrement bien faire sourire Chris Cornell depuis l'au-delà. Bordel de merde, imaginez un peu les pompes vocales qu'il faut se taper pour arriver à sortir ça soir après soir... Pour les grincheux, n’ayez crainte, vous trouverez votre bonheur ailleurs. Pour les fans de Skid Row, Judas Priest, Dio et compagnie, ne cherchez pas plus loin, votre prochain rendez-vous de fosse est tout indiqué.