Alestorm est un groupe qui a su se démarquer de la concurrence folk metal en s'inspirant de l'univers pirate plutôt que celui des vikings. Seulement entre la chasse aux trésors, les abordages et les bouteilles de rhum, on a rapidement fait le tour du sujet.
En 2011, le groupe l'a bien comprit et c'est Back Through Time qui est chargé de répondre à cette problématique, 3ème album qui fait suite à l'excellent Black Sails at Midnight sorti 2 ans plus tôt. Le batteur Ian Wilson ayant subit le supplice de la planche, c'est Peter Alcorn qui prend les baguettes.
Nos flibustiers ont carrément choisis de faire un voyage dans le temps pour piller les terres scandinaves. C'est ce que la pochette laisse penser avec un tourbillon temporel laissant passer le vaisseau de nos pirates pendant que le capitaine Morgan se régale d'un trophée représenté par un casque viking, à noter un logo rouge sang plutôt inhabituel. Le concept est intéressant et peut donner l'occasion au groupe de proposer quelque chose de différent. Parie réussi ?
L'intro du morceau titre Back Through Time me renvoie direct au début d'Under Jolly Roger de Running Wild, bruit de vague et coup de canon, le tout narré par Lord Jaldaboath. La présence de blasts en début de morceau et l'air de clavier hypnotique nous laisse effectivement penser que le groupe va nous proposer quelque chose de différent... en fait non... l'espoir retombe assez rapidement. Alestorm joue du Alestorm, c'est ce que l'on attend de lui. Tout est là : du power riff, un refrain et des airs folk entrainant et toujours cette ambiance pirate.
Shipwreck, single de l'album qui, bien qu'étant de bon calibre avec son riff thrash et ses airs folk d'accordéon imité par le clavier de mister Bowes, nous donne une désagréable sensation de déjà entendu. Cela persiste avec Scraping the Barrel qui sent également le réchauffé et qui de ce fait, se présente comme la power ballade la moins intéressante.
Avec des morceaux comme Midget Saw (malgré une bonne intro et un excellent break) ou Buckfast Powersmash, on a le droit à des refrains plats manquant cruellement de punch. Le groupe s'auto-parodie, c'est voulu mais ça impacte la musique. Pire ! ça en fait des morceaux remplissages.
Du côté des titres festifs il y a Rum qui nous renvoie au Beer Beer de Korpiklaani, entrainant mais pas des plus original. Les possesseurs de l'édition limitée auront I am a Cider Drinker (reprise de The Wurzels) et You are a Pirate (reprise du générique d'une émission pour enfant LazzyTown), marrant en soirée et ridicule en d'autre circonstance. Heureusement il y a The Sunk'n Norwegian qui prouve que le groupe est toujours capable de boire avec modération.
Rumpelkombo s'inspire des premières longues compositions de Napalm Death et est donc d'une technicité prodigieuse tandis que la reprise de Stan Rogers, Barrett's Privateers se montre chiante à vomir mon rhum. Heri Joensen (guitariste de Tyr) viendra nous réveiller toutefois par le biais d'un solo sympathique. Vous l'avez comprit, cet album ne m'a pas convaincu arrivé à la 10ème piste.
Quand soudain, forgée dans les eaux les plus glaciales des caraïbes, elle arrive... Death Throes of the Terrorsquid, la chanson qui les gouvernera toutes ! Un début rappelant les compos les plus épiques des deux premiers albums, un refrain conquérant, un rythme endiablé... et puis s'en prévenir, tout s’assombrit.. l'invité Ken Sorceron nous pousse un hurlement démoniaque et Alestorm se transforme l'espace de quelques instants en Dimmu Borgir, avant de terminer en beauté par un riff lourd. Magnifique pièce qui sauve in extrémiste ce Back Through Time.
En conclusion : Alestorm a tenté de proposer autre chose avec ce troisième album mais force est de constater que le parie n'est pas remporté. C'est peut être le cas pour les textes mais pas pour la musique. La plupart des titres sentent soit le réchauffé soit le remplissage et quand on voit comment se conclu l'album (avec Death Throes of the Terrorsquid), on se dit qu'on aurait pu avoir bien mieux. Ce n'est pas non plus catastrophique, les musiciens sont toujours aussi bons et les morceaux restent globalement corrects mais le syndrome du "ça tourne en rond" en agacera plus d'un.
Top 3 du Flo : Death Throes of the Terrorsquid, The Sunk'n Norwegian, Shipwreck