Un an après Into Glory Ride, Manowar nous sort sa troisième offrande intitulée Hail to England.
Les groupes ont souvent la lourde tache de devoir se démarquer durant leurs premières années. On s'inspire de ses groupes préférés et on n'y ajoute sa touche personnelle. Manowar l'a parfaitement comprit en instaurant d'entrée de jeux leur imagerie guerrière, leur heavy metal couillu saupoudré d'éléments épiques composés de la magnifique voix d'Eric, des lignes de basse de Joey, de nappes de clavier et de chœurs rappelant le genre péplum.
La différence entre Battle Hymns et Into Glory Ride était marquante, l'un était rentre dedans, l'autre misait tout sur l'ambiance entrainant un ralentissement conséquent du tempo. On était en droit de se demander quelle direction aller prendre l'homme de guerre. Un mixage des deux genres était la réponse qu'apporterait Hail to England.
La pochette est toujours aussi proche de l'univers de Conan. Un guerrier bodybuildé tenant le drapeau de l'Angleterre (hommage aux groupes de la NWOBHM ?) avec des femmes à ses genoux, ça sent bon la testostérone tout ça. C'est sur ce genre de pochette que Manowar bâtira sa gloire quelques années plus tard.
L'intro de Blood of my Enemies est lourde et nous fait penser qu'on va avoir le même genre de morceau que sur l'album précédent mais que nenni. Le morceau s'impose direct comme un classique avec son côté martial et épique. Le groupe se montre en excellente forme et si vous n'êtes pas convaincu, écoutez Kill with Power avec son rythme déchainé.
Each Dawn I Die, Hail to England ou encore Army of the Immortals (morceau rendant hommage aux fans du groupe) ne sont pas en reste et possèdent leurs lots de riff, de refrain et de solo entêtants.
La composition fleuve est présente est s'intitule Bridge of Death, atteignant les 9 minutes et s'inspirant de l'enfer de Dante. C'est à nouveau une réussite toujours avec cette intro de basse magnifique et cette ambiance pesante.
L'album est plutôt court (33 minutes) et contient un morceau de très mauvais goût : Black Arrows commençant par un speech de Joey disant que chaque notes de basse est une flèche noire envoyée dans le cœur de ceux écoutant du "False Metal". S'ensuit un solo totalement insupportable où le seul intérêt et de faire du bruit, on est loin de la reprise classique du premier album et ce genre de solo viendra sans arrêt nous gâcher le plaisir d'écoute pour une grande partie de la discographie de Manowar. Ce sera également le cas en concert et là c'est moins pardonnable. L'attitude extrémiste du groupe est en place, tu es un true ou tu ne l'es pas. Future inspiration des arguments du black metalleux ?
En conclusion : Manowar réussi son mix entre heavy percutant et ambiance épique. Un troisième album représentant la consécration du groupe et dire que la même année sortait Sign of the Hammer, l'homme de guerre était en grande forme, jouait vite et fort. A écouter l'épée à la main.
Top 3 du Flo : Bridge of Death, Blood of my Enemies, Kill with Power