En route vers la gloire !

Après un premier album de bonne facture, les guerriers de Manowar reprennent le chemin du studio pour nous pondre en 1983 leur deuxième offrande : Into Glory Ride et pas mal de changement sont au programme.

Tout d'abord, exit Donny Hamzik et place à Scott Columbus derrière l’enclume. Le line-up mythique est en place et nous offrira ses meilleures galettes durant les années bénies.

Comme d'habitude, on commence par la pochette qui est le premier contact que l'on a avec un album. Nos quatre hommes de guerre posent en peaux de bêtes avec des armes médiévales... Totalement ridicule pour l'époque, mais original, nos guerriers vivent leur musique à fond. Il est intéressant de constater que ce look fera le bonheur, des années plus tard, de certains groupes de Folk Metal comme Finntroll ou Turisas. Mais ça c'est une autre histoire... Parlons musique !

Warlord ouvre les hostilités par les gémissements d'une... ado ("She's only sixteen") ? Apparemment Eric s'en donne à cœur joie avant d'être surpris par les parents, pas contents du tout. On a le droit ensuite à un titre entrainant qui aurait pu figurer sur Battle Hymns. La production est plus crade que sur l'album précédent. Le jeux de Scott est moins énergique que celui de Donny, mais bien plus lourde, se rapprochant plus d'un John Bonham (batteur de Led Zeppelin).
Si il fallait headbanger c'était sur ce titre, il est trop tard pour la suite.

En effet, le reste de l'album sera dans la même veine que les morceaux Dark Avenger et Battle Hymn de l'opus précédent. Pas de morceaux de 3 minutes ici, on ralentit la bécane, on étire le tout pour atteindre les 7/8 minutes, on se focalise sur l'ambiance.

Parie risqué pour l'époque où les autres groupes misent tout sur la vitesse (Metallica et Slayer viennent de faire leur apparition) faisant de Into Glory Ride l'opus le plus difficile d'accès de nos guerriers.

Secret of Steel inspiré de l'univers de Robert Howard : Conan le Cimmérien, est un vrai régal avec une ambiance épique à souhait. Et cette montée en puissance d'Eric à la fin... Son talent est indéniable et il nous en fera profiter tout le long de l'album passant de l'émotion aux hurlements agressifs. Les breaks de March for Revenge (by the Soldiers of Death) ou Hatred en sont de parfaits exemples.

On a toujours le morceau à la gloire du metal Gloves of Metal, qui se verra offrir un clip avec les moyens du bord, je vous laisse la joie de le découvrir, histoire de rigoler 5 minutes. Il n'empêche que Ross excelle dans le riff et nous offre un solo au tapping de fort bonne facture.
Hatred est très menaçante, sombre, assez proche du doom.

Joey est très inspiré et nous offrira des lignes de basses magnifiques notamment sur Gates of Vahlalla. On remarquera d'ailleurs l'influence qu'aura apporté Manowar sur les groupes de Viking/Folk dont un certain Quorthon de chez Bathory.

En conclusion : si vous recherchez de la vitesse et de l'agressivité, cet album n'est pas pour vous. Si vous aimez la puissance de la musique basée sur une ambiance épique/sombre alors foncez. Loin d'être le meilleur album de Manowar, qui n'arrive pas encore à mélanger titre énergique et épique (il faudra attendre l'album suivant), on ne peut nier la prise de risque du groupe et la sincérité que dégage la musique.

Top 3 du Flo : Secret of Steel, March for Revenge (by the Soldiers of Death), Gates of Valhalla