Oasis est impayable. Fer de lance de la Brit-Pop, le groupe va trouver le moyen dés 1997 de mettre fin au mouvement dont il est à l'origine et qui l'a fait roi avec la sortie de son 3ème album, plus attendu encore que le retour de Jésus sur terre, acheté en masse dés sa sortie puis descendu en flammes aussi vite.
Le groupe revient de sessions d'enregistrement houleuses (bagarres permanentes, prises enregistrées séparément, coke consommée par camions) avec sous le bras une galette qui pèse un quintal : "be here now". Soyez là maintenant, tout de suite, pour une grosse leçon de 1er degré made in Manchester. Ici on est pas chez Alliance Ethnik, le "fat come back", tu peux pas test.
Zéro expérimentation, zéro prise de risque, le plan des frangins Gallagher est simple : envoyer le bousin. 1er single : "d'you know what i mean". 7min30. Hélicoptères, mur de larsens, batterie en plomb et solo de guitare tellurique, là pour le coup, oui on a bien compris merci. Et le reste est au diapason : des chansons frontales ("my big mouth", "i hope i think i know"), des chansons à reprendre en chœur ("stand by me", "the girl in the dirty shirt" nantie d'un Liam en grande forme), des chansons qui font plaiz t'as vu ("fade in/out" avec en guest un Jack Sparrow inspiré), des chansons chef d'œuvre (une seule en fait : "all around the world"... mais elle fait 9 minutes alors ça compte pour deux)... des chansons quoi, de celles qui vous écœurent, qui vous empoisonnent la journée avec leurs refrains mais au final des chansons pour affirmer avec fierté que les années 90 "c'était mieux que tout ce caca de maintenant".
Malgré quelques écarts ("be here now" et ses flûtes, qui on le sait est l'instrument de musique préféré de SATAN, "don't go away" qui plie sous des kilos de guimauve) et la longueur de l'engin (75 minutes !), on peut apprécier le cran de Noel Gallagher qui au sommet de l'Olympe (à l'époque) décide d'appuyer encore sur l'accélérateur, même s'il n'a plus grand chose sous la semelle, là où beaucoup auraient tenté l'album de la maturité, plus connu sous le nom de l'album casse-couilles.
Gros disque.