On a beau avoir monté un label de qualité, en l’occurrence Merge records (Arcade Fire, Spoon, Destroyer…), on en oublie vraiment jamais que le plus grand plaisir reste de faire sa propre musique. Qui plus est quand on s’appelle, Marc Mc Caughan et que l’on a été le leader de Superchunk, groupe mésestimé mais jalon important de l’histoire indie-rock US. Mc Caughan, avec le détachement et la liberté d’esprit du devoir accompli, continue de faire de la musique sous le nom de Portastatic, avec moins de visibilité mais une régularité exemplaire (10 albums en 12 ans). Mc Caughan le fait sans doute pour son seul plaisir et cela s’entend. Be still please exhale un parfum de sérénité, à la coolitude parfois tellement irradiante que l’on pourrait croire que la Caroline du Nord a été déplacée sous le soleil d’Amérique du Sud (Sweetness and light).
Fort d’une voix haut-perchée et naturellement pop, Mc Caughan aime adoucir encore plus son écriture rock de violon, de flute, de quoi rendre plus savoureuse et délicate les mélodies de Sour Shores et Black buttons. L’Américain ne tombe jamais pourtant dans le niaiseux ou le fadasse mais se révèle exceller pour trouver le juste équilibre d’une musique mélodieusement bucolique. Mc Caughan a un sacré feeling qui fait d’une petite ballade un vrai enchantement (like a pearl). Après, Portastatic succombe à la tentation de la tradition mettant en milieu d’album un titre classique à la Neil Young sans valeur ajoutée par rapport au grand maître (Getting saved). Il propose aussi un titre plus entrainant avec double voix sur le refrain et guitare rythmique volontaire. Portastatic est alors moins subtil mais sauve les meubles par son esprit pop hérité pour l’occasion par Fleetwood Mac. Ouf, on respire !