Les islandais de Of Monster And Men sont de retour pour un second album intitulé "Beneath The Skin", très attendu après le succès de leur premier opus "My Head Is An Animal" paru en 2012. Constitué de cinq membres, le groupe s'articule autour du duo guitariste/chanteur Nanna Bryndís Hilmarsdóttir et Ragnar Þórhallsson.
"Hunger" s'ouvre comme une douce ballade portée par la voix éthérée de Nanna Bryndís Hilmarsdóttir, à laquelle vient rapidement se rajouter le timbre envoutant de Ragnar Þórhallsson, formant une symbiose très agréable. En fin de morceau, une partie instrumentale montre l'évolution de la bande, vers un style résolument plus calme et introspectif.
Of Monster and Men stabilise sa musique et combine équilibre et intensité. Le groupe n'abandonne pas complètement les mélodies indie folk qui constituaient jusqu'alors sa marque de fabrique mais les complète par du rock comme sur "Wolves with teeth" ou du pop dans "Empire". Certes la musique de Of Monster And Men conserve cette part de superficialité notamment dans les paroles parfois un peu réductrices, même si ses des progrès ont été fait.
Sans aucun temps morts, l'album enchaîne les morceaux de qualités. "Black water" rappelle par ce tempo puissant et ces paroles amères qui évoquent solitude et rage à travers des paroles remplies d'amertume "Swallowed by a vicious/vengeful sea/Darker days are raining over me/In the deepest depths I lost myself/See myself through someone else", prolongée dans "Thousand eyes" de façon plus apaisée. La colère cède la place à une résolution froide, vengeresse matérialisée magnifiquement dans la montée instrumentale de la dernière minute. "We sink" évoque disctintement "From finner" de leur premier album. Même envolée lyrique traversée par des intermèdes apaisants.
Dans un pays connu pour Björk ou Sigur Ros ou a un moindre degré, Emiliana Torrini et Olafur Arnalds, Of Monster And Men démontre que la musique islandaise continue de s'exporter avec toujours autant de succès. Déployant des merveilles de sensibilité "Beneath The Skin" raconte l'histoire tortueuse d'un groupe qui s'est longtemps cherché et a fini par se retrouver, aux antipodes de la joie communicative de "My Head Is An Animal".
Et pourtant, cette tristesse sied magnifiquement aux timbres suave de Nanna Bryndís Hilmarsdóttir et à celui frêle, et qui semble toujours au bord de la rupture, de Ragnar Þórhallsson. Maîtrise et surprise sont au rendez-vous du deuxième opus des islandais.