Avant de poser cette rondelle sur ma platine, je dois avouer que j’étais plutôt dubitatif. Un projet parallèle d’un membre de Slipknot associé à un autre de Static X ! Je m’attendais à tout. Sauf… à cette claque si rafraîchissante. Et quelle claque ! Les Murderdolls (mot à mot les Poupées Tueuses) ont inventé un nouveau style musical : le glam-métal tendance gore ! Et quel pied ! Comme si Alice Cooper, Marilyn Manson et Rob Zombie avaient accouché d’un monstre surdoué. A l’heure où certains groupes sont plutôt neurasthéniques, les Murderdolls nous livrent une musique à la fois entraînante et pleine d’énergie que viennent relever des paroles plongeant tête la première dans des sujets gores : psychopathes (« Kill Miss America »), morts-vivants (« She was a teenage zombie »), SF délirante dans le style du retour de Jason (« 197666 »), épouvante (« Love at first fright »)… Chaque titre est une petite perle d’humour noir, comme en atteste le délirant « Die My Bride », dans lequel le chanteur explique qu’il préfèrerait éventrer sa femme et répandre ses boyaux sur le capot de la voiture plutôt que de couper la pièce montée. A la manière d’un film d’horreur de série B auquel le titre « B-Movie Scream Queen » rend hommage, les Murderdolls développent tous les poncifs de ce genre, tout en mettant en place une musique irréprochable. Une bonne bouffée d’humour, de riffs incisifs, de refrains implacables qui devrait plaire aux fans de tous styles, tant ce disque transcende les genres. Véritable camouflet à l’Amérique bien pensante, au politiquement correct et aux musiques calibrées pour les supermarchés, ce Beyond the Valley of the Murderdolls est une bonne surprise.