Si Bobby Mc Ferrin n'est plus à présenter, cet album a pour moi une saveur particulière.
C'est toujours avec la quête d'une certaine énergie que je l'écoute, parce qu'il est très inspiré et inspirant, comme souvent chez Monsieur Mc Ferrin.
La pulsation comme les mélodies fantaisistes viennent donner forme à son jazz tout personnel. Si sa voix, très impressionnante par son large spectre d'une part, vous embarque, c'est par sa capacité à en faire ce qu'il veut qui vient d'autre part agrémenter la beauté de sa musique. Il chante l'énergie de sa musique intérieure, avec une telle simplicité et telle malice.
Il donne envie de chanter avec lui, et je pense que c'est l'une de ses forces vitales les plus marquantes. Sa douceur envoutante, comme ses syncopes charmantes vous prennent à bras le corps, comme dans un jeu. C'est comme si la vie était ce jeu : la joie est une coquine qui se trouve un peu partout, si tant est qu'on la cherche.
Son ouverture musicale vient colorer ce jazz dans lequel l'artiste nous baigne. Il l'enrichit d'aspects spirituels. Il l'inspire de ses sources afro. Il s'amuse à l'enluminer de dentelles subtiles et fraîches. Il vous donne envie de bouger et de l'accompagner de tout votre corps. Il vous enveloppe de sa belle maîtrise.
Si j'ai mis le mot jazz c'est simplement pour donner une orientation esthétique pour ceux qui ne connaissent pas Bobby Mc Ferrin. Mais n'attendez pas là la voie "habituelle" du style. Et puis, que serait une telle voie, je vous le demande au passage ? C'est bien au-delà que vous emporte cet opus, au-delà des mots, justement, comme l'explicite son titre.
Positif, coloré, vibratoire, énergétique, ces mots me reviennent à l'écoute de cet opus. Il m'est difficile de rester de marbre à son écoute. Vous ferez peut-être un voyage inhabituel à la première écoute, mais il est fort possible que vous vouliez toucher à nouveau, du bout de vos oreilles, cet espace sonore universel, libre.