Le jazz mène à tout. Après notamment St Germain et Bugge Wesseltoft qui ont mis de l'électronique dans leur musique, voici le tromboniste Ashley Slater qui s'accorde une parenthèse récréative. Le bonhomme n'en est pas à son premier essai. L'homme qui accompagnait Norman Cook dans l'aventure Freakpower, c'était lui. La présence du futur Fat Boy Slim avait quelque peu éclipsé l'apport pourtant bien réel de Slater. Le revoilà donc avec ce Big Lounge qui le place dès le premier "Private sunshine" dans la position d'un crooner du 3è millénaire. Quelque part aux côtés de Jay-Jay Johanson voire de Richard Hawley. Mais l'héritage jazz est ici présent et le différencie de ces petits camarades. Pour notre plus grand plaisir puisque ce premier titre place la barre haute. Un peu trop peut-être à l'écoute de l'ensemble un peu inégal. Même si "Got the feeling" est le genre de morceau à nous donner le sourire toute une journée, on retiendra surtout cette faculté au mimétisme, qui doit être chez Slater une seconde nature. Il arrive, avec talent à se mettre dans la peau de Barry White le temps de l'électro-soul "Husband" (co-écrit avec Norman Cook), dans celle de notre Henri Salvador national pour "Getterway" ou même celle de Dionne Warwick ou de Diana Ross (!) pour le très Motown "Understanding". Sans parler de Garry Christian pour son grain de voix que l'on croyait pourtant inimitable. Vous l'aurez compris ce "Big lounge" requiert à l'auditeur d'avoir les idées larges. Enfin, nous pouvons avoir envie nous aussi de nous offrir une pause récréative, hors pop indé…Le CD se termine sur la reprise du standard "Something stupid", celui-là même repris il y a peu par Robbie Williams et Nicole Kidman. Mauvaise pioche…