… Tout ça c’était mieux avant. Après un album foncièrement différent, teinté d’électronique au profil fortement engagé (La République des Météors) le groupe à la facette pop-glam revient, trois ans plus tard, avec Black City Parade. Rien de nouveau sous le soleil, Indochine redevient darkness pour habiller une batterie mono-rythmique et des guitares stagnantes.
Arrêtons-nous d’abord sur le titre Black Ouverture où une voix mystique nous informe que les temps ont changés. Certes. Et cela aurait pu être un bon fil conducteur si seulement ça avait été un fil. Bien que l’ambiance feutrée soit installée on assiste toujours aux mêmes histoires d’amour et d’amitié sous le ciel noir Indochinois. Des histoires d’enfance parachevée aux paroles ambigües, douteuses et floues. Une recette qui marche depuis des années. Et malgré le côté leader de Nicola Sirkis, certaines paroles frôlent le ridicule (Le Messie) autant que le banal effet des phrases en anglais au milieu des chansons. Vous savez, celles qui n’ont rien à voir avec rien et que le groupe s’évertue à placer pour couper des blancs ( I got a way to see, I got a way to me – Black City Parade) Oui, celles qui rappellent toujours quelque chose puisqu’il y en avait déjà dans l’album d’avant.
La redondance épuisante des fautes grammaticales de Nicola Sirkis viennent aussi gâcher l’écoute. Bien que cela soit une activité récurrente, on commence à avoir de moins en moins de pitié pour cet homme qui a pourtant guidé de nombreuses générations de l’adolescence à l’age adulte.
Plus d’excuses pour la qualité moindre des textes, ni pour la création des lignes de chant. Celui qui savait par le passé devenir émouvant semble avoir des séquelles de ses voyages à Neuchâtel. Chacune de ses phrases traine en longueur, s’exclamant sur des voyelles et cela, sur chacun des titres de l’opus. On aurait presque préféré que l’album ne contienne qu’une piste assumée d’1h27 et non pas la même recette déclinée en 14 titres. Quelques variations de rythmes (Le fond de l’air est rouge, Bellfast) nous permettent de nous réveiller du tic-tac régulier de Black City Parade mais sans pour autant réussir à faire décoller l’album. Les instruments cachés sous une couche sombre de reverb révèlent tout de même le rythme habituel d’Indochine et l’ambiance ténébreuse de Dancetaria. On retrouve l’âme textuelle du groupe à travers « Memoria » et l’originalité musicale dans « Traffic Girl » mais même avec quelques titres qui diffèrent des 30 ans de carrière du groupe, le disque a du mal à sortir les crocs.