S'il y a bien un projet que l'on attendait plus c'est bien le premier album solo de Jonathan Davis.
Qui est ce vous vous demandez dans le fond ? C'est le chanteur du groupe Korn, un quintet fer de lance du mouvement Neo metal apparu au milieu des années 90.
On avait pu entendre ses premières compositions (très prometteuses) sans le groupe de Bakersfield au début des années 2000 pour la bande originale du film Queen of the Damned, "suite" d'Entretien avec un vampire. Une B.O qu'il avait écrite à 4 mains avec le compositeur Richard Gibbs.
Une tournée solo en 2006 nous avait permis de constater qu'une réelle envie de concrétiser l'expérience sans Fieldy et le reste de la clique, puis le sort en à décider autrement, le guitariste avec lequel il avait composé une première poignée de morceaux,..., est décédé en 2008, ce qui classa sans suite le projet.
Dix ans plus tard, une nouvelle dynamique permet enfin à JD de réaliser ce projet de longue date: un premier album solo: alors qu'en est il ?
Et bien c'est simple et à la fois très compliqué: on y trouve un dédale de tout et de n'importe quoi, de ce qui a pu trainer dans la tête de Davis ces 15 dernières années.
Que ce soit des lignes de chant plus joyeuses que chez Korn voulant rendre plus "pop" sa musique, ou carément le contraire des morceaux dont la composition rappelle certains albums de Korn (See you on... et Untitled entre autre) que l'on aurait orchestré différemment pour tenter de maquiller l'évidence.
D'autres sont orchestrés à l'aide d'instruments orientaux rappelant clairement la bande originale de Queen of the damned, ou vont jusqu'à évoquer des ambiances type Bollywood ou autre electro ambiancée façon Buddha Bar (so nineties...) ça flirte avec le ridicule...
Rien de bien nouveau pour les fans de Korn et de son leader, on va parfois sur des chemins semblables à ceux empruntés par le groupe de Bakersfield actuellement avec de grosses guitares accordées bien bas à son accoutumée, hyper compressées et saturées, ramenant à nos mémoires une Darkwave popy à la sauce Orgy.
Une boucle est bouclée lorsque certains morceaux (je prendrai pour principal exemple: Walk on by) nous remémore la carrière éclaire du demi frère de JD avec le groupe Adema qui nous proposait un Neo plus adapté aux ondes radio standards, des lignes de chants et un timbre de voix semblables à ceux du frangin en version plus guilleret!
Bien qu'un réel manque d'innovation, de mise en danger, soit plus que perceptible, cet album n'est pas mauvais en soi. Tout n'est pas bon, mais c'est loin d'être mauvais.
L'absence de ligne directrice d'un point de vue artistique fait que cet album porte très bien son nom. Espérons que le fait d'avoir enfin pu accoucher de ce premier ouvrage en solo ait permis à son auteur de tourner une page, pour nous apporter à l'avenir, quelque chose de moins fouillis.