Le 16 octobre 2015, Georgio nous sort enfin son 1e album «Bleu Noir », un 1e album puissant et émouvant, un album qui nous va droit au cœur, un album qui nous touche réellement.
Un mélange de déclarations à son public, de révélations, de moments d’intimités, de morceaux durs voir « trashs », des paroles crues ou profondes. Sur ce projet, le rappeur de Paris Nord arrive à conquérir le cœur de son public et de ses proches.
L’album est cohérent, tous les morceaux s’enchainent à la perfection, quelques-uns plutôt légers, d’autres plus engagés voir égotrip, Georgio nous livre tout son malaise, ses doutes, ses craintes ou alors son réconfort, son amour, ses victoires au fil des morceaux.
Si on devait retenir une émotion particulière voir propre à l’album, ce serait surement l’espoir.
On y ressent aussi une rage certaine et justement un certain désespoir tout au long du projet.
Des sons comme « Bercé par le vent », « Appel à la révolte » sont des cris de rage, une libération, des morceaux pas forcément très profonds mais forts et engagés.
A côté de ça, « Les anges déchus, les gens déçus » nous raconte le quotidien d’une vie quartier sans tomber dans le cliché ou le côté mélodrame, « Héros » est un remerciement qui s’adresse à son public et son entourage, un cri de joie et même une nouvelle expérience musicale pour Georgio qui chante dans « son putain de refrain ».
On a aussi un message d’encouragement pour son frère, Anatole, dans « Rêveur » pour lui dire qu’il sera toujours là en tant que grand frère même si ils sont éloignés , un morceau léger mais personnel.
Mais Georgio nous livre aussi son mal-être dans « Dépression » qui porte son nom à la perfection, un malaise profond, des nuits d’insomnies marquantes, des doutes, du dépit racontés dans un morceau profond et dur.
Quelques pistes plus tard, on retrouve « Faut tenir », un morceau pour justement nous dire de ne pas tomber dans la « dépression », une sorte de réponse au son cité précédemment, un ras-le-bol de cette vie.
Enfin, au milieu de tout ça se trouve 3 morceaux moins, voir presque pas, personnel, traitant des thèmes généraux mais très précis et ciblés. Georgio nous raconte une histoire bouleversante avec « Malik » ayant pour but de nous monter que notre vie peut basculer sur un rien, en quelques malheureuses secondes. Il y ensuite « Rose Noir » qui nous parle des chagrins d’amour en duo avec la chanteuse Elisa Jo qui apporte une certaine fraicheur et un côté mélodique au morceau. Une belle chanson, très mélodique, moins sombre mais superbement bien écrite sur un super piano.
Et enfin « 6 avril 1993 », une sorte « d’appel à la révolte », de critique sur notre insécurité quotidienne, un morceau inspiré des émeutes des années 90 et du célèbre film « La Haine » de Mathieu Kassovitz en feat avec Sanka, son « frère » de toujours qui nous livre un refrain très énergique et puissant.
Alors que son album commence avec « Jeudi Gris », un morceau plein d’énergies qui est presque un appel au secours, une saturation à certaines choses, qui introduit le projet à la perfection, il nous donne ainsi un avant-goût de ce qu’il s’y trouve après, Georgio le alors finit alors avec 2 morceaux très personnels, très profonds, avec 2 lettres destinées à sa Grand-mère et sa copine, Salomé. Des vraies déclarations musicales émouvantes, surtout pour leurs destinataires, des morceaux doux mais plein d’émotions.
Le nom de l’album donne aussi naissance à un morceau... Et quel morceau...
« Bleu Noir » nous raconte la vie du rappeur de Marx Dormoy, tout le projet et sa thématique pourrait se résumer à ce morceau, tout y est dit, les doutes du rappeur, ses convictions et ce que représente cet album pour lui. Le morceau éponyme est une réelle démonstration lyricale sur une superbe instrumentale, qui colle parfaitement aux textes de Georgio et à l’émotion qu’il y dégage.
14 morceaux parfaits, pas un seul qui fait tâche, on sent une réelle qualité lyricale et une énorme maturité. On y trouve un Georgio que se cherche, pleins d’espoir mais aussi rempli de doutes.
Quand on écoute Bleu Noir, on a l’impression d’être le confident de Georgio. Ce dernier nous livre personnellement toutes ses pensées sombres, ses réflexions, ses rêves aussi... On a l’impression d’être dans une petite pièce, seul avec Georgio, à écouter ses maux et ses espoirs, de l’aider à se relever ou de l’encourager pour la suite. Bleu Noir c’est un album sur Georgio et sur lui-même mais on se reconnait tous dans ses textes, ses idées, on a tous déjà vécu ce qu’il nous raconte et c’est ce qui fait la force de ce projet. C’est un putain de cri du cœur qui s’adresse à qui veut l’entendre.
Merci Georgio pour cet album, c’est tout ce que je peux dire, merci pour ces 58 minutes de partage, de confidence, de frisson surtout. Merci.
FORCE...
Ma critique sur Héra : http://www.senscritique.com/album/Hera/critique/109689416