Accompagné d’une promotion ultra médiatisée (cette semaine, il fait la une de quatre magazines !), Etienne Daho est de retour avec un treizième album studio : Blitz, beaucoup plus sombre que les précédents à l’image du dernier Les chansons de l’innocence retrouvée où figure le single très lumineux La peau dure.
Avec Blitz, l’icône de la pop française donne tout de suite le ton avec ce titre martial mais aussi une pochette, sublime, mais dark : veste en cuir, un œil presque masqué par une casquette en cuir elle aussi et des volutes de cigarettes. Une luminosité très faible, pas de soleil mais un duel évident avec ce regard perçant.
L’album s’ouvre avec Les filles du canyon, qui pourrait être un opening de western au style gothique. « Un rideau s’ouvre et tout à coup, le film démarre » confie le chanteur au magazine Magic en parlant de ce titre et c’est exactement le sentiment que l’on a et qui se poursuit sur tout l’album, finalement très cinématographique. On retrouve cette ambiance sur Voodoo Voodoo comme s’il y avait un fossé entre Ennio Morricone et Petit Fantôme comblé par Daho.
On ressent les influences anglaises des années 70 revendiquées par Daho même si certaines figures de la chanson française transparaissent à l’image d’Alain Bashung sur Les baisers rouges (où l’on retrouve d’ailleurs les « grands espaces », nom donné à la tournée qui a suivi l’album L’imprudence) ou de Serge Gainsbourg sur L’étincelle.
Lors de la promotion de Blitz, Daho explique la dimension de liberté et d’essai pour innover avec laquelle a été réalisé cet album. On ressent cela avec The Deep End, titre expérimental dont on a peu l’habitude avec le Rennais. La liberté s’exprime sur Après le blitz, titre le plus long et sûrement le meilleur dans lequel il est question d’actualité synonyme ici de guerre, de bombes mais par dessus tout de nécessité d’être « dressé face au danger ». Il y a un côté Indochine période République des Meteors dans ce titre et c’est très réussi.
Etienne Daho surprend donc avec Blitz qu’il juge comme un album important dans sa discographie et complément d’une trilogie entamée par Pop Satori (1986) puis Eden (1996). L’atmosphère sombre et mythologique, presque sacrée est continue sur cet album novateur et ambitieux que l’on retrouvera à l’automne prochain sur scène avec une tournée dans toute la France.