Blizzard of Ozz
7.5
Blizzard of Ozz

Album de Ozzy Osbourne (1980)

Blizzard of Ozz est le premier album solo de la légende de Black Sabbath, Ozzy Osbourne et sa voix de jars en train de muer. Sorti en 1980, soit deux ans après le dernier opus de Black Sabbath avec Ozzy au chant. Blizzard of Ozz est souvent considéré comme le meilleur album de la carrière solo d’Ozzy, et il est connu pour deux titres mythiques : Crazy Train et Mr. Crowley, mais aussi pour la présence de la légende Randy Rhoads, guitariste de génie mort beaucoup trop jeune.

L'album démarre avec le basique I Don’t Know. La mélodie est accrocheuse et parties vocales efficaces, mais ce qui nous ravit immédiatement les oreilles, c’est la qualité du son. La pureté de celui-ci donne un résultat limpide encore impressionnant quarante-trois ans plus tard. On entend Ozzy et sa voix de canard à merveille.

Le mythique Crazy Train fait la part belle au guitariste, auteur d’un riff gravé dans le marbre de l’histoire du metal. La chanson a une énergie contagieuse qui est embellie par tous ces motifs de guitares disséminés entre les couplets et le refrain. Le solo est époustouflant, on dirait un funambule qui fait bondir le cœur de son public en effectuant des sauts périlleux sur sa corde raide tout en gardant la maîtrise.

Goodbye to Romance est la ballade mélancolique pénible qui se démarque de l'énergie brute des autres titres de l'album. Cette chanson met en valeur le côté plus vulnérable d'Ozzy qui essaye de susciter l’émotion avec sa voix de logiciel parlant obsolète pour Windows 95. La guitare acoustique vient sauver le tout, apportant une simplicité et de la beauté à cette chanson, jusqu’à ce qu’elle soit sublimée par un magnifique solo.

Après la sympathique mais oubliable piste instrumentale Dee (Randy Rhoads n’est pas Tony Iommi), Suicide Solution vient pour rajouter du rythme et de la noirceur. Le riff de guitare et la rythmique sont simples et percutants, et la voix d’Ozzy colle bien à cette ambiance un peu lourde et glauque, même si on est loin d’un Electric Funeral ou d’un Cornucopia, par exemple.

Mr. Crowley est le chef-d’œuvre de l’album. Déjà, cette intro surpuissante à l’orgue d’église jouée par le grand Don Airey fout des frissons à chaque fois. Il faut voir à quel point on atteint des sommets de grandiose en concert, une intro pareille, ça annonce du gigantesque. C’est une pièce envoûtante, sur un sujet mystique, parfaitement interprété et chanté. Les solos titanesques de Rhoades ajoutent une dimension magistrale à un ensemble déjà époustouflant. Ozzy y est impérial, le clavier vient apporter une grandeur pour orner de diamants un trône déjà brillant de mille feux. Il faut l’écouter, c’est monumental !

No Bone Movies est dans le pur style Ozzy solo : des paroles crues et directes chantées avec joie par le bougre au rythme d’un riff plutôt entraînant. Le solo style blues à la ZZ Top est assez sympa aussi.

Revelation contient une partie pénible qui dure environ trois minutes, avec Ozzy qui peine à donner vie au morceau, puis une partie plus instrumentale avec des claviers qui donnent un second souffle au morceau qui finit en apothéose avec un solo dantesque, clairement, la piste la plus sous-estimée de l’album !

Steal Away envoie du lourd d’entrée avec son riff très accrocheur et incisif et ne faiblit jamais, un bon morceau pour terminer en beauté !

Comme dit plus haut, en plus de la qualité des chansons, la qualité de la production de l'album est également remarquable. Les arrangements sont soignés, la guitare est tranchante dans ses riffs et incroyable dans ses solos. Les parties rythmique ne sont pas en reste, très carrées et elles aussi sublimées par la qualité sonore de Blizzard of Ozz, véritable renaissance d’Ozzy après une fin mitigée chez Black Sabbath.

Dans l'ensemble, Blizzard of Ozz est un album incontournable. Il contient un hymne intemporel avec Crazy Train, un énorme chef-d’œuvre avec Mr. Crowley, et des chansons non négligeables pour qui se dit adepte du heavy traditionnel. Mention spéciale à Ozzy, qui chante mieux qu’à ses débuts (même si sa voix de maniaque perturbée collait à merveille au style de Black Sabbath) et surtout à Randy Rhoads, pour ses riffs inspirés et ses solos gigantesques. Un classique.

Note très importante : la carrière d’Ozzy solo est à dissocier de sa période chez Black Sabbath. Le style n’est pas du tout le même, et un auditeur immergé dans l’ambiance lourde et envoûtante de Sabbath ne pourrait apprécier l’œuvre solo d’Ozzy tant l’empreinte du quatuor de Birmingham est marquante. Il faut se défaire un peu de l’ensorcellement de Sabbath avant d’écouter Ozzy solo, se mouiller la nuque en écoutant autre chose pour servir de transition avant de sauter dans l’eau. Sans quoi, on risque l’hypothermie.

Ubuesque_jarapaf
8

Créée

le 31 août 2023

Critique lue 8 fois

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