Le crucifix dans les fesses.
Tandis que Ronnie James Dio réanime la flamme de BLACK SABBATH avec le monumental "Heaven & Hell", OZZY OSBOURNE forme de son coté, son propre groupe solo qui deviendra, au fil des albums et années une référence en matière de Heavy Metal (au moins pour les années 80 et le début des 90's), grâce en partie à ses talentueux guitaristes.
Sur "Blizzard Of Ozz", c'est Randy Rhoads qui tient la six cordes. Ex-QUIET RIOT, le jeunot de 24 piges s'impose déjà comme un guitariste rempli de talent. OZZY lui offre la possibilité d'exploser à la gueule entière du monde.
Je rejoins l'avis de Stef dans sa kros-express, "Blizzard Of Ozz" n'est pas un chef d’œuvre, plutôt un album culte ("The Ultimate Sin" et "No More Tears" le devancent aisément par exemple).
L'album est surtout connu pour "Crazy Train" et "Mr. Crowley". Deux titres que tout metalheads qui se respectent doit connaitre. Sur ces deux morceaux, Rhoads livre deux soli (trois si on compte le dernier de "Mr. Crowley", un moment intense) qui démontrent à eux seuls l'énorme talent du bougre, aussi doué qu'un Eddie Van Halen (il était, par ailleurs, vu comme le futur Van Halen). Si "Mr. Crowley" est une pépite, "Crazy Train" se vautre avec beauté dans les couplets, en total décalage avec le riff de guitare.
Mais, ça serait une grave erreur d'omettre les sept autres titres au profit de ces titres adulés par les metalheads en tout genre.
Ozzy chantant comme à son habitude (même si son chant lancinant sur "Suicide Solution" est superbe), c'est, comme je le dis plus haut, Randy Rhoads qui se démarque de l'album. Assurant aussi bien au niveau de la rythmique (le riff guerrier de "I Don't Know", le déjanté de "No Bone Movies" ou les géniaux et très Heavy de "Revelation (Mother Earth)", "Steal Away (The Night)" et "Suicide Solution") qu'au niveau des soli (les bandants et hallucinants de "I Don't Know", "Crazy Train", "Mr. Crowley" et "Revelation (Mother Earth)"), il s'impose comme LA future référence en matière de guitare (malheureusement, son élan sera coupé en 1982, d'un foutu accident d'avion. Paix à son âme).
Là, on se dit qu'on tient un album extraordinaire, mais non. Deux titres viennent tout gâcher. La première est "Goodbye To Romance" : une espèce de slow à la limite du supportable, digne d'un mariage en grande pompe. Ne parlons même pas de paroles niaises et cul-cul au possible. La seconde est le petit instrumental composé par Rhoads, "Dee". Bon désolé, mais de la part d'un gratteux si bon, on aurait pu s'attendre à beaucoup, beaucoup mieux. Même si il ne dure qu'une minute, je ne peux m’empêcher de la zapper quand vient son tour.
Pour conclure, OZZY OSBOURNE commence très bien sa carrière avec un "Blizzard Of Ozz" très bon. On sent que les musiciens s'éclatent comme des petits fous et que Randy Rhoads (et oui, encore lui !) à toutes les libertés possibles. Et vous savez quoi ? Le meilleur reste à venir !
Chansons favorites : "I Don't Know", "Mr. Crowley", "Revelation (Mother Earth)", "Steal Away (the Night)".
(critique publiée auparavant sur le site Nightfall, sous mon ancien pseudonyme : KingKilling)