Blond(e) fait parti des albums d'une vie.
Je ne pense pas que ce sentiment peut être partager pour tous ces auditeurs, car Blond est de ces albums ancré dans un contexte important.
Frank Ocean revient, après des années d'absence et du déjà génial Channel Orange. Blond n'a pas le droit à une sortie normale: voulant se séparer d'UMG, Frank sortira Endless la veille, un leurre pour nous cacher la sortie de Blond le lendemain. Il décidera de restreindre Endless a un moyen métrage le mettant en scène en train de construire un escalier, accompagné de démo sonore que l'on pensait déjà être son chef d'oeuvre tant attendu.
Mais le lendemain sur les plateformes, Blond était disponible.
Ce disque représente une véritable porte donnant directement dans l'esprit de Frank. Entre ses principes d'educations, la société et son coming out en temps que jeune homme noir aux Etats Unis, la première partie de l'album est plus opulente, comme pour nous montrer l'éternel duel entre les plusieurs facettes de sa socialisation. L'élément bascule, c'est Pretty Sweet: dans le message mais aussi dans les sonorités, Frank sature et change de side comme il le dit.
La seconde partie de l'album sera plus lancinante, mêlant un sentiment de libération et de mélancolie constant. Comme si sortit de l'eau nous avions rejoint la plage pour contempler la magnificence de la nuit, pour s'endormir sur les productions douces et légèrement distordues de Seigfried et White Ferrari.
Mais l'album est aussi une porte vers son propre esprit. Ce combat que traverse Frank ocean est très personnel, mais il est aussi universel. Les compositions imparfaites, les sonorités dérangeantes en font un album qui ne s'écoute pas d'une traite en boucle, il fait partie des albums que nous devons être prêt à recevoir.
Je pense que chacun d'entre nous devrait être capable de s'approprier l'album, et d'en faire l'hymne de tous les questionnements qui nous tourmentent au cours de notre vie.
Le temps ne pourra que démontrer sa réelle portée, et son ancrage au sein d'une génération unique, mais comme toutes les autres.