Album de transition entre le rudimentaire et limite flippant Hydrology et la sophistication des albums à venir, Bloodline, il ne faut pas l'oublier, sort alors que Depeche Mode a touché le faîte (Faith ?) de sa gloire. Alan Wilder sait ce que Depeche Mode lui doit, et l'ambition assez folle de ce deuxième album reflète assez bien la confiance que le compositeur/arrangeur devait alors avoir en lui à ce moment de sa vie artistique.
Au rayon des surprises, la présence vocale de Moby (oui, oui, le type de Play) qui rappe (!) sur le morceau "Curse", et celle d'un défunt, Bukka White, bluesman émérite. Le grand écart entre ces deux artistes signe déjà cette ouverture d'esprit qui conduira Wilder à aller jusqu'au bout de sa démarche à la fois expérimentale, mélodique et ambient avec son plus bel album, le fabuleux Liquid.