Dans boire, c'est la gueule cassée et le verbe déstructuré que Miossec revient sur les excès, les passions exacerbées et les élans de cœurs inoubliables qui construisent (ou l'inverse) de vingt à trente ans.
Il crache plus qu'il ne chante ruptures, pertes et désespoirs à coup de shots de whisky mouillés de larmes.
C'est tragique mais pas tire larme, déchiré, fracassé mais quelques fois l'espoir se pointe. Pas trop.
Boire, c'est la vie triturée, brûlée par tous les bouts. Derrière les vapeurs alcooliques les guitares apportent une structure minimale, et puis un cuivre sorti de nul part vient troubler ce semblant d'harmonie trop propre, du piano, un violon parfois et c'est tout.
Boire, c'est la plupart d'entre nous, c'est le retour sur cet âge ou les possibles sont infinis mais les douleurs aussi.
Tout recommence et rien ne se répare, quand les cœurs sont en faïence, c'est foutu c'est trop tard.
Boire c'est un album qui ne prendra pas une ride tant sa portée sur cette période particulière est universelle.
Pour les déraisonnables, les gueules cassées, les amoureux, les cœurs brisés et les briseurs de cœurs, les trentenaires (et plus) qui veulent se souvenir et les plus jeunes qui veulent se reconnaître. Foncez.