Je suis loin d'être un expert du jazz, mais j'ai un faible pour Freddie Hubbard. Et cet album dans sa carrière, marque un retour après une période un peu plus tournée vers des contrées commerciales, ayant quelque peu ternie sa réputation.


Or cet album est bien dans la veine hard bop de ses habitudes, avec un groupe bien fourni pour l'occasion : Harold Land au saxophone et Billy Childs au clavier pour ne citer qu'eux.


L'album commence avec un superbe Gibraltar et se termine avec un magnifique Up Jump Spring. Tout l'album respire la chaleur, et les nuances sont très bien amenées par chacun des musiciens. Parfois bercé par une mélodie très élégante s'appuyant sur une rythmique souple ou encore swing, on se prend vite au jeu de la puissance déclenchée par moments, notamment sur True Colors, très emmené.


La teinte reste hard bop, mais des accès latin jazz peuvent se faire sentir dès le premier titre. Et cette souplesse stylistique rend un tout fort riche, qui ne lasse jamais. La beauté réside aussi dans la qualité expressive, sans jamais nous noyer dans la démonstration abusive de technicité. Certains albums peuvent justement perdre le contact avec l'auditeur, et ici il n'en est absolument pas question. L'on peut s'autoriser à penser que ce n'était pas innocent de la part d'Hubbard ; il a certainement voulu agrémenter notre écoute de plaisir. En outre les soli sont intéressants et ils semblent venir d'une inspiration intuitive avec un rendu maîtrisé.


Quant à Freddie, son son est terriblement bon. Pour les oreilles appréciant la trompette, pour le son velouté, précis ou encore percutant de cet instrument, elles seront servies à point. La palette est grande de ce talentueux jazzman, réputé à juste titre pour son jeu ayant participé à nourrir de nouvelles perspectives modern jazz ou bebop.


Quand on a joué avec Coltrane (Olé, par exemple), on peut se dire qu'on était à bonne école. Il est certain qu'il n'a pas été là par hasard, doté d'un talent remarqué par Coltrane lui-même.
Pour moi, ce talent reprend bien forme dans ce Born to be blue. Et il me donne éperdument envie de réécouter les plus anciens titres de ce maître des pistons.

Budokick
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le 14 janv. 2020

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