Braveheart: Original Motion Picture Soundtrack (OST) par evolution999

Au début des années 90, Mel Gibson est un acteur bankable à Hollywood. Elevé au rang d'acteur "culte" grâce à son personnage de Mad Max, il réussit à se faire sa place à Hollywood avec un autre personnage qui va à la fois crever l'écran et le box office, celui de Martin Riggs de la franchise L'Arme Fatale. Sex Symbol doté d'un talent certain pour la comédie, il casse son image en 1990 dans l'adaptation de Hamlet de Franco Zeffirelli. Mais là où on ne l'attendait vraiment pas c'est derrière la caméra.
Après un film sympathique mais anecdotique, L'Homme sans visage, Gibson va réaliser un film qui s'avère un véritable coup de Force avec Braveheart, l'histoire de William Wallace, un écossais qui se rebella contre l'oppression de l'Ecosse par Edouard 1er en levant une armée suffisamment motivée et puissante pour tenter d'arracher l'indépendance au joug de l'Angleterre. Si l'Histoire avec un grand "H" est traitée à la sauce hollywoodienne (entendez par là une prise de liberté avec la véracité historique), force est de reconnaître que l'efficacité de la mise en scène et la qualité du scénario place le film parmi les meilleurs films des années 90. La mise en scène des nombreuses batailles notamment, a très souvent été imitée dans les différents films épiques qui ont été réalisés par la suite, Gladiator en tête.


James Horner avait déjà travaillé avec Gibson sur son premier film. Un galop d'essai pour cette première collaboration qui avait été particulièrement réussie, car le score de Horner sur ce dernier est vraiment sublime. Deux ans plus tard, Gibson fait naturellement appel aux services du jeune compositeur âgé seulement de 40 ans pour mettre en musique l'œuvre de sa vie, un film épique et historique de près de 3 heures.
La partition composée par Horner est probablement la meilleure que le maestro ait composé de toute sa carrière. A la fois riche, dense, poignante, tendue, et incroyablement inspirée, la musique qu'Horner a composée est au delà de tous les superlatifs. Elle est tout simplement touchée par la Grace et transcende le film dans une sphère supérieure que seules les grandes partitions musicales peuvent faire, à l'instar d'un Star Wars, ou d'un Psychose.


Il s'agit ici de la partition où Horner a composé le plus de thèmes, et chacun d'entre eux est d'une élégance et d'une émotion à fleur de peau. A leur écoute nos poils se dressent tant les notes sont justes, l'orchestration raffinée et inspirée comme par exemple le hautbois qui reprend la mélodie du thème des deux amants dans "Secret Wedding".


L'album s'ouvre par quatre morceaux calmes et mélodiques. L'utilisation subtil des violons dans le "Main Title" suivie par celle de la cornemuse et des chœurs donne le ton. Nous sommes véritablement en présence d'une œuvre puissante, et maitrisée. Les cors français chers à Horner s'immiscent en égrenant une mélodie qui déchire le cœur. Tout n'est que délicatesse et sensibilité dans ce premier titre qui introduit un album qui ne cessera de nous donner des frissons.
"A Gift of a Thistle" est un titre court mais d'une beauté confondante. En moins de deux minutes, et trois instruments (flute, harpe, et cornemuse à nouveau), Horner nous dévoile le thème des deux amants. Un Amour simple, sincère et beau. Ce thème est repris dans les deux titres suivant, mais sublimé par un second thème tout aussi beau que le premier. Les différents instruments choisis par le compositeur, parfois en solo comme la flute ou le hautbois (comme je l'ai dit plus haut), parfois joués par les nappes de violons, se passent le relai subtilement et nous donnent à entendre les mêmes mélodies avec pour chacun d'eux une couleur différente. Et a chaque fois ces interprétations nous touchent au plus profond. "The Secret Wedding" est à ce titre un morceau d'une beauté telle que les mots ne peuvent l'exprimer.


Les deux titres suivant "Attack on Murron" et "Revenge" sont des musiques atmosphériques, utilisant des chœurs sons électroniques, mais également beaucoup de percussions comme on pourra également les entendre dans les morceaux illustrant les batailles. Des titres efficace qui servent le film de très belle façon.
"Murron's Burial" est encore une fois à la gloire des deux amants. Une redite certes, mais jouée légèrement plus lentement et essentiellement avec des violons. Magistral tout simplement. Nous entendrons une dernière fois ce thème dans "For the Love of a Princess", orchestré différemment mais tout aussi majestueux.
"Sons of Scotland" nous offre à entendre le thème principal du film, celui joué lors de la cérémonie des oscars toutes les fois où le film a décroché la statuette en or. un thème fédérateur, une mélodie épique qui porte haut la fierté écossaise.


Pour les musiques de batailles, Horner réussit à ne jamais se répéter. Il utilise beaucoup de percussions parfois fracassantes et des mélodies atmosphériques. Dans "Betrayal & Desolation, titre de plus de 7 minutes, la première partie est une accélération des rythmique très efficace, produisant une sensation palpable d'urgence avant de terminer le morceau par une mélodie plus ample avec les violons, mais aussi des cors français poignant.
Le traitement de "The Battle of Stirling" est là encore très différent, avec une introduction faite de sons atones de cornemuse, des percussions rapides et enfin un crescendo prononcé, qui se termine par une volée de violons saccadée qui s'intensifie dans un sentiment de stress très désagréable (mais totalement maitrisé et voulu). Enfin, le thème principal qui fait son apparition dans toute sa gloire salvatrice.
Encore un thème important dans le morceau "The Princess Pleads for Wallace's Life", joué à la flute et à la harpe. Une mélodie simple et pourtant si touchante et pleine de grâce. Le chœur d'enfants accompagnant la flute au milieu du titre est d'une subtilité confondante.


L'album se termine par deux titres extraordinaires qui méritent à eux seuls l'achat de l'album. Deux titres de 7 minutes chacun et totalement en phase avec le génie de cette partition. Le premier, "Freedom - The Execution - Bannockburn" est en deux partie. Une première qui est une montée en puissance magistrale pour aboutir à l'un des thèmes centraux de la partition, suivi d'un break de percussions très lentes qui nous conduisent progressivement au thème de Wallace joué à la flute, puis par l'orchestre dans son ensemble dans un final superbe.


Le second est l'incontournable "End Crédits" qui reprend tous les thèmes du film dans une orchestration fine et inspirée: un entrelacement des différents thèmes qui force le respect. 7 minutes de pure Magie.


James Horner a mis tout son immense talent et son génie au service de ce film qui a dû le toucher au plus profond de son être. Le fait que son père meurt quelques mois en amont de l'écriture ne doit pas être étranger à la sensibilité palpable qui émane de cette partition. La magie a opéré et j'ose dire que cette musique est un véritable chef d'œuvre. Une Musique profonde, sublime et tout simplement essentielle.

evolution999
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le 29 août 2015

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