Il est parfois des albums où l'émotion se dispute avec votre intellect. Vous avez beau raisonner, essayer de garder la tête froide, voir les écueils flagrants de l'entreprise, vous ne pouvez rien face à des poils qui se hérissent (pour ceux qui en ont...). Le plaisir procuré par My Brightest Diamond (Shara Worden, amie de Sufjan Stevens...mais cela n'a rien avoir) a des répercutions physiologiques. Dès lors, vous pouvez trouver que Shara aurait pu éviter les tics vocaux de Bjork, jouer les intonations Jeff Buckley (My Brightest diamond touché par la Grace ?) ou les vierges éplorées à la Beth Gibbons, vous devez vous rendre à l'évidence, rarement chanteuse aura maîtrisé son étendu spectre vocal avec tant de ferveur. Vous pouvez vous dire "c'est bon le coup de la caresse-baffe, atout maître de PJ Harvey, on connait !"; vous déposer les armes face à cette mécanique aussi séduisante qu'implacable. La musique de My Brighest diamond a un côté factice et maniérée (un peu comme Cocteau Twins) qui fatigue un peu sur la longueur, il n'empêche qu'elle vous remue les sangs sur la majorité de l'album. Le pseudo pour le moins pompeux et casse-gueule est finalement bien trouvé.