Après El Perro del Mar et Loney Dear notamment, La Suède a encore frappé. Fort, très fort et pourtant tout en douceur avec Melpo Mene. Derrière ce nom référence à la mythologie grecque se cache Erik Matthiasson, homme-orchestre d’un projet où l’on boit du petit lait. D’une voix toute Scandinave, le jeune songwriter redessine une pop-folk à sa manière : orchestrée mais en demi-teinte, largement acoustique (piano ET guitare) mais ornementée de Wurlitzer ou d’Hammond, souvent rythmée mais cotonneuse. Une promenade au petit matin vers des contrées un peu désuets entre Bang gang et Kings of Convenience. Désuet car Melpo Mene préfère le vibraphone au clavier – c’est un exemple mais il est signifiant -
et fait parfois voyager sa pop dans un Brésil années 60. On n’imaginait pas la Suède si chaleureuse et si le soleil est un peu voilé voire un peu hivernal, il est bel et bien présent (le presque bossa Babes and darling, le jazzy « tropicales » Hit the boy, The sun). I adore you pourra même conquérir au titre de la berceuse de l’année, une invitation à retourner dans les langes et faire des batailles de boules… de talc. Paru cet été, cet album sera le plus réconfortant des remontants pendant les longues soirées d’hiver. Retenez bien ce nom : Melpo Mene. Il ne fait pas de tapages, ne surfe sur aucune vague mais sort un vrai must.