Brutalism, voilà un nom qui attire l'oeil. En matière d'architecture, le brutalisme est un courant né dans les années 1950, se caractérisant par le côté brut du béton utilisé pour construire les bâtiments. Plusieurs architectes, comme Le Corbusier, voyaient refléter dans cet aspect brut un côté sauvage, primitif et sans ornements. C'est dans les années 1980 que la fin de ce style a sonné, comme le punk, soit dit en passant.
Dès Heel / Heal, piste d'ouverture de ce premier essai d'Idles, on comprend que les Bristolais ne nous ont pas dupés, choisissant un titre idoine. Aucune fioriture, juste deux guitares distordues, une basse, une batterie, un chant rageur et des textes simples mais engagés. Et pendant près de trois quarts d'heure, l'intensité ne baisse jamais. Les excellents Well Done et Mother nous foutent une bonne claque d'entrée de jeu. À la première écoute, il est légitime de penser que la barre a été placée si haut, qu'il sera difficile d'accrocher autant à la suite. Pourtant, des chansons comme Exeter et Benzocaine montrent qu'Idles a suffisamment de choses à dire pour poursuivre sur sa lancée. Le tout se conclut en apothéose avec la magnifique Slow Savage, qui constitue "la balade". Celle-ci nous Joe Talbot a des tripes et... du talent.
Espérons que Joy As an Act Of Resistance, deuxième opus, annoncé pour la fin du mois d'août, sera de la même trempe. Colossus et Danny Nadelko, les deux premiers extraits en étant issus, sont en tout cas, au moins aussi bons que ceux de Brutalism.