Résumé : du très bon punk british. Entre noise, post punk et hardcore, ça sonne du tonnerre, c'est plein d'énergie, on n'est ni ennuyé ni saoulé.
On retrouve des sonorités post-punk similaires à ce que proposent leurs voisins d'outre-Atlantique Protomartyr, mais ici c'est clairement plus brutal et emprunté d'hardcore. Les vocals rappellent un peu Johnny Rotten des Sex Pistols (sur Faith in the City par exemple). Ils sont excellents et suffisent à rendre cet album convaincant. Quand c'est parlé c'est agressif, et quand c'est chanté c'est parfois un peu faux. Globalement le son du groupe a vraiment un charme britannique.
La plupart des morceaux ont des refrains qui tuent, avec des motifs musicaux originaux et super jouissifs. J'ai comme ça des moments "holy shit" en écoutant Mother, Date Night, 1049 Gotho, Stendhai Syndrome... en bref une grosse partie de l'album en fait. Autres mentions : Heel est une super intro ; Rachel Khoo est aussi notable pour son songwriting plus pop ; Exeter est assez marquante avec son "nothing ever happens" ; et enfin Slow Savage au piano est une excellente conclusion après l'énergie folle développée par les 12 morceaux précédents.
Les arrangements et la production sont très réussis et servent parfaitement les chansons et les performances remarquables du groupe. C'est un gars qui se surnomme SPACE qui a produit l'album, son portfolio est encore mince mais il a assuré ici. J'aime beaucoup le son moderne de la batterie et de la caisse claire. Les guitares sont quant à elles régulièrement mises en retrait par l'importance du discours punk du chanteur. Mais elles ont toutefois un son Fender bien marqué qui ajoute de l'identité et de l'intensité au mix, et jouent des lignes originales qui relèvent nettement l'intérêt des compos. Et enfin la basse apporte tout son claquant, c'est à chaque fois jouissif de l'entendre attaquer les intros des chansons.
La hype est méritée, les IDLES se moquent pas de nous.
Picks : Mother, Date Night
Note : 84/100 arrondi à 8/10