Snoop D.O.DOUBLE.G est de retour. Le vrai, l'original.
Car oui, ces deux dernières années Calvin s'est quelque peut transformé en une sorte de caméléon musical entre sa tentative Reggae en demi-teinte (a.k.a Snoop Lion) et son trip Funk beaucoup plus amusant (a.k.a SnoopZilla).
Entre temps, tonton Pharrell a signé un gros come-back en surfant sur la vague hype des Daft Punk, enchaînant collaborations, fabrication de Hits (comme il sait si bien le faire) et album solo.
C'est alors que, naturellement, les deux compères de l'époque se sont rapprochés afin de recréer étincelle d'antan.
Il faut avouer que le combo' Snoop / Pharrell a laissé place à de très bons moments musicaux pour nos oreilles. Mais si l'homme au chapeau se contentait jusqu'à présent de lâcher quelques prods' parmi la liste conséquente des beatmakers crédités sur les tracklists du Dogg, "BUSH" marque donc une nouvelle étape. Cette fois-ci, Pharrell devient le producteur exécutif et signe les 10 morceaux de l'album.
A l'écoute des deux premiers singles, on sait déjà à quoi s'attendre à l'écoute de l'album. Mais putain ce que c'est bon ! Autant je dois admettre que désormais Pharrell se repose de plus en plus sur ses lauriers et propose de moins en moins de nuances et de surprises dans ses compositions, mais j'avoue également que son style me fait toujours autant kiffer !
"Peaches'N'Cream" est un single efficace mais standard. "So Many Pros" élève le niveau et bénéficie d'un certain aura à la vue du magnifique clip signé par le français François Rousselet.
Mais la tracklist de l'album offre des pépites qui font très vite oublier les deux premiers extraits : "This City", "Awake" (un tube en puissance), "Edibles" (avec une instru teintée à l'univers des Neptunes), sans oublier l'excellent "Run Away".
"BUSH" fait parti de ces albums que l'on peut lancer sans se soucier de la tracklist.
Pharrell étant seul aux manettes, le 13ème skeud du Dogg bénéficie d'une cohérence artistique et musicale notable, ce qui ne lui était plus arrivé depuis belle lurette ("Tha Blue Carpet Treatment" à mon humble avis...). D'autre part, par l'influence marquée Funk, G-funk, voir Pop par moment, Pharrell entraîne Snoop Dogg vers un terrain beaucoup plus musical et mélodieux, du fait que ce dernier ne rappe quasiment plus. Mais à vrai dire, cette mutation est pleinement maîtrisée et correspond totalement à l'esprit musical de l'album.
De toute façon, le Dogg n'est plus à son coup d'essai et sa carrière déjà riche lui permet de faire ce qu'il veut désormais. Sauf que ce n'est pas toujours réussi... Comme quoi, la direction artistique est un critère important. "BUSH" témoigne à chaque morceau de la complicité entre le rappeur et le producteur. Ca se ressent et ça s'apprécie pleinement.
"BUSH" sera mon skeud de l'été, cela ne fait plus aucun doute.