Voir dans la presse people et chiffres le fait que Blink 182 est numéro 1 des ventes. Se rendormir. Se réveiller pour s’apercevoir qu’on a pas fait un retour dans le passé, et que la réalité est bien là. Sérieusement, Blink 182, en 2016?
La bande à Mark Hoppus (on avait tendance à associer le groupe à Tom Delonge, désormais remplacé par insérer nom de chanteur aléatoire à voix de canard) n’a jamais valu grand chose, et tirait son charme et son attrait du fait qu’à l’époque, on avait 14 ans. À l’instar des musiciens, qui affichaient encore une acné tardive, on pouvait se sentir concernés par « pipi caca bite chatte poil cul » que le groupe assénait à grand coups de rythmiques très peu inventives mais suffisamment rapides pour nous amuser. Sauf qu’aujourd’hui, si Blink 182 a peut-être réussi l’exploit de toucher un nouveau public plus jeune, Travis Barker et Mark Hoppus ont plus de 40 ans, et les voir s’éclater comme des puceaux de confrérie étudiante skate au pied et capotes en bouche, ça a quelque chose de triste.
Surtout quand le style n’a pas bougé d’un poil. On dira ce qu’on veut de Delonge, mais au moins, Angels and Airwaves, aussi médiocre cela soit-il, ça proposait quelque chose d’autre. Blink ne font pas que tourner inlassablement en rond, ils ressassent leurs thèmes avec la même débilité inhérente au genre qui parcourt les titres sans gêne. Le même effet ridicule sur les voix, les guitares saturées qui balancent les mêmes riffs que sur les albums précédents, et les roulements à tout va de Barker, certes bien exécutés mais concrètement inutiles.
A coup de »bro » et de morceaux qui parlent de cul, Blink 182 garde ce statut d’adolescent attardé, ce qui doit entrer en concordance avec le public que visiblement le groupe cherche à toucher. Mention spéciale à Matt Skiba, ne servant qu’à remplacer et imiter vulgairement l’absent. Si c'est ce que vous considérez comme éligible à des places charnières dans les ventes d'albums, pas étonnant que l'industrie du disque se casse la gueule.