Je vais détruire votre idole.
Mais avant de la détruire, il faut que je détruise l'image que je me fait de FKA Twigs qui, malgré mon ouverture d'esprit, a toujours été une pseudo-chanteuse de rnb préférée des petits blancs bobo fan de Konbini et autres petites personnes excentriques sans vies sur Twitter criant au génie à la moindre innovation.
Et parlons-en, de l'innovation. Où est la différence entre caprisongs et n'importe quel autre album de rnb ? Pourquoi être aussi sage et complaisant quand il s'agit d'un album calme ? Pourquoi de la musique douce serait forcément de qualité ? Je ne pense pas qu'avoir une direction artistique où on tire la tronche quand on est noire suffise pour parler d'innovation dans le paysage r&b. Même Caroline Polachek ou Joanna qui sont probablement les pires artistes de ses 10 dernières années relèvent un certain sens de l'originalité dans leurs démarches. Ce n'est pas le cas ici.
Parce que justement, il y a quoi en dehors de son image de sadgirl noire décalée ? (tellement en décalage qu'elle est adulé par tout le monde, mais passons) Alors je passe la platitude de la forme pour le fond mais dans le fond, il n'y a rien non plus : il n'y a aucune profondeur, les prods sont chiantes comme la pluie et les textes à la ramasse.
Je vais être horrible, mais horriblement sincère : En terme de profondeur, le seul single de "People, I've been sad" de Christine and the Queens retourne tout l'album.
Caprisongs proposent des tentatives mais les mélanges sont ratés, les petites mélodies à voix basse sur des rhythmiques afro tombent à l'eau et la harpe en rnb est tellement ridicule... C'est d'un mauvais goût sans nom. D'autant que c'est pas ouf de mettre un instrument de blanchitude sur de la musique noire mais ca ne doit pas trop la déranger quand on a aimé un blanc, j'imagine. Où sont les noires de Twitter fans de l'artiste ? Mettons ça sur le compte de l'ignorance et de l'amour.... C'est sûr, il a bon dos, le sentiment amoureux.
Et elle a beau mélangé les genres, ca n'empêche que les trois quarts des morceaux rappellent la voix de Mariah Carey -en moins bien- (jealousy, tears in a club, oh my love etc) donc quand on a pas de signature vocale, on évite de mélanger tout les styles pour noyer le poisson en se donnant une posture artistique.
Pour finir, ce Caprisongs est le reflet de ce R&B contemporain que tout le monde adore mais qui s'est tellement "popisé" qu'il en est devenu indigeste. On ne peux même plus plus le critiquer, tout ça au nom de la "créativité" : nouveau mot-fourre-tout du capitalisme.
Allez, en une phrase : Un album parfait pour ma séance de yoga que je ne ferait jamais.