Alors que nous nous approchions de la fin de la saison du Capricorne - vers le 20 janvier - l'artiste britannique de R&B électronique, Tahliah D; Barnett, plus connue sous le nom de FKA Twigs, a voulu célébrer, mi janvier, sa saison du zodiaque avec la sortie de sa nouvelle mixtape Caprisongs.
Avec deux albums studio et 3 EPs à son actif, Twigs est devenue une icône dans le domaine de la pop et de la musique en général, réputée pour ses visuels époustouflants associés à une musique puissamment émotive et à des rythmes intenses et profonds.
Caprisongs est un délice, insufflant divers rythmes électro R&B sensuels et doux avec un lyrisme facile et une orchestration cinématographique. Le projet couvre toute la gamme des rythmes modernes du moment à une infusion de vocaux tendres, ornés d’une déco avant-gardiste et de tous les sons futuristes et innovants dont ses fans aiment à se délecter. Il y a un pouvoir chez Twigs dans sa capacité à se réinventer constamment et cette mixtape témoigne de cette philosophie. Twigs montre ici sa capacité illimitée à jouer avec son son, dans de nouvelles directions étranges et innovantes qui ne paraissent jamais absurdes ou maladroites.
Comme toujours, Tahliah se distingue par son souci du détail, sa capacité à inclure sa voix comme un autre instrument dans le mix de ses morceaux, plutôt que de s'appuyer sur elle comme seul objectif. Ainsi, après son “hey i made you a mixtape, because when i feel you, i feel me and when i feel me, it feels good…” sur l’intro “ride the dragon”, la qualité angélique et pure de sa voix reste au premier plan. C’est un superbe morceau énergique et optimiste dans lequel elle chante : “Cause I’ve been skipping through the city, feeling pretty with nobody to get on”.
Par contre, sur le génial “tears in the club” avec The Weeknd, précédemment sorti, le rythme est plutôt mis en avant, avec les voix utilisées comme une sorte de laçage de fond plutôt que comme objectif immédiat pour la piste - reflétant le sujet même de la chanson en chassant la mémoire d'un ex. Il y a une sensation rétro délicieusement convaincante sur la piste imprégnée de rythmes futuristes, qui voit la paire chanter pour céder à leurs émotions écrasantes. riche millefeuille de chœurs multipistes, un magnifique mur de son rendu possible par le producteur principal de la mixtape El Guincho et Arca.
Ailleurs, il y a une nostalgie presque des années 00 dans la voix comme dans “oh my love” qui rappelle Britney Spears, alors que Twigs se languit d'un amant qui la repousse. Un petit bijou.
Mais ne vous y méprenez pas, sur caprisongs , les rythmes sont parfois lourds, comme sur "honda" feat pa salieu et le dégoulinant "pamplemousse", mais nulle part cela n'est plus évident que sur "papi bones", un futur single infaillible et prêt à l'emploi pour les clubs.
Impossible d’ignorer “Darjeeling”, qui mélange des sons de harpe, des chants sur son enfance, des apparitions de Jorja Smith et Unknown T. Une superbe chanson qui définit Londres comme un endroit si diversifié que tout le monde pourrait l’appeler “chez moi”.
Niveau sonore, caprisongs est quand même plus léger et accessible que ces précédents travaux,
oui mais l’ensemble reste agréablement bizarre, comme sur “minds of men” imprégnés de choral, ou la répartition des effets vocaux sur “lightbeamers” qui maintient son agréable curiosité musicale.
Et c'est convaincant! et plus que tout, le projet ressemble à Twigs elle-même s'amusant avec tout ce qui fait sa signature.
Compte tenu de ce que Twigs a enduré au cours des dernières années dans sa vie personnelle, pour les fans, l'entendre s'amuser autant dans sa musique ne peut être que rafraîchissant et plein d'espoir.