Devenu une des principales têtes de gondole du rap français, Vald remportait deux combats avec XEU. Celui des chiffres tout d'abord avec un succès venu confirmer la tendance Agartha mais surtout celui peut être plus compliqué et important de ce qu'on appellera la "crédibilité". En se détachant un peu de son image d'olibrius mi-provoc' mi-illuminé, il a démontré qu'il était avant tout un vrai bon rappeur, doté d'une technique proportionnellement aussi fine que son écriture peut être borderline. Un équilibre qu'il fallait entériner ici afin de s'assoir définitivement à la table des pontes.
A l'écoute, on se rend compte que le cahier des charges est rempli: un single introspectif (Journal Perso II), des morceaux trap qui sentent la street (ASB) et quelques délires comme il en a le secret (Pensionman). Les habitués auront de quoi s'hydrater sans problème mais il manque néanmoins une certaine fraîcheur, un petit plus, il n'y a pas ce gap supplémentaire attendu. Au contraire, on a parfois l'impression d'avoir fait le tour de la question et lui aussi. Les morceaux ne sont pas toujours marquants et certaines tentatives sont même carrément faiblardes (Ce monde est cruel, Ma Star, Ignorant), il n'y a vraiment que lorsqu'il est là pour rapper que l'on retrouve un peu de sang et de pep's, notamment sur la seconde partie de l'album. Sans parler de réelle déception puisqu'il parvient quand même à rester l'un des meilleurs du marché actuellement, ce n'est pas une insulte que d'en avoir attendu plus.