Deux adjectifs baptisent un duo garantie 100 % branché pour les nuits parisiennes. A ma droite, Jean Croc, homme de Radio Nova, ami d'Ariel Wiezman, grand collectionneur de vynil et accessoirement "trompette- humaine". A ma gauche, Nicolas Errera, musicien émérite, membre de 2 source et de Grand Popo Football club (avec Ariel W.). C'est sûr, ça va swinguer dans les soirées VIP de la capitale. Mais on ne peut pas accuser les deux hommes de faire ce disque par opportunisme : on sent bien que c'est leur amour pour une certaine musique légère (certains diront kitsch) des années 60 qui les ont réunis. L'amour est donc bel et bien au centre de cet album. Le rouge est la couleur de la passion. Alors vous imaginez le rouge rouge ! C'est ainsi que les deux samplent Mouloudji et lui font répéter en boucle L'amour. Plus loin, c'est Philippe Sarde qui est mis en boite dans la Malle, une escapade réussie vers un Mexique de série B. Entre les deux, le duo évoquera aussi bien le Jacno de "Rectangle" (Attention), Pierre Henry (Pop art) ...que Véronique Jeannot (L'amour avec toi). Eh oui ça fait peur ! Rouge Rouge a ainsi les défauts de ses qualités. Léger, sans prétention, parfois brillant (Décide toi ; La vie japonaise ou le tek house Cache cache) et parfois agaçant. Comme son nom l'indique, le duo aime la répétition mais trop de Tricoter, gentil gentil énoncés à la minute peut provoquer le rejet. Rouge rouge est ainsi à classer entre le meilleur de Mole (label de Yonderboi) et le dispensable de Tricatel.