Troisième album de Hole avec Courtney Love aux manettes, Celebrity skin est sorti en 1998 et reste un disque majeur des années 90 qui a gagné sa postérité.Sonorités moins brutes que le chef d'oeuvre Live Through This qui le précède, un peu vite condamné à l'appelation"pop rock" c'est tout de meme les sons et surtout les paroles d'une écorchée dont les plaies ne se referment jamais entierement qui nous est donné d'écouter.S'ouvrant sur un riff qui fissure la quiétude, il est toujours question de rester en vie, de "vivre à travers ça", de survivre quand on se retrouve au fond des abysses.La vie de Courtney, le fantome de Kurt, les espoirs, les descentes aux enfers et la côte ouest américaine comme promesse, fil conducteur de l'album nous expose celle qui, par la force des choses a bien du assumer son image de Lilith du grunge.
Je pense sincèrement que si on peut qualifier cet album de plus commercial et ainsi accessible ce n'est pas un geste controllé par le groupe, c'est juste que Celebrity Skin touche au plus profond et parle franc.Peu de chansons comme Northern Star peuvent se targuer d'être un tel cri du coeur, une telle déchirure sur la perte, la disparition, il faut la voir interprétée en live pour entrer en catharsis totale!
Comment cette femme à l'enfance houleuse, celle qui se qualifie engendrée par elle même, qui a vécu le haine absurde des haters, qui a usé et abusé des drogues les plus dangeureuses peut- elle se relever ainsi? Surement pas sans cris, guitare électrique et écriture.Et là il suffit d'écouter le poétique "Petals"qui clot l'album, une chanson sous forme d'épiphanie, non dénuée de romantisme qui incite à se regarder dans le miroir, mais non le miroir des apparences, le miroir de l'interieur, des trippes, ce qui me rappelle pourquoi le rock n' roll est né un jour.
J'ai envie de citer un petit passage de la critique du Magazine Rolling Stones de l'époque attribuant 5 étoiles sur 6 à l'album (et mon dieu je rend grace d'avoir bifurqué dans cette voie à l'époque ou il y avait des "girls band", bien avant il y avait les Runaways aussi!) :
..."Et Malibu est une chanson sur la séparation et l'échappatoire, la guitare d'Erlandson passe du velour à quelque chose de beaucoup plus rude, c'est le rock qui permet à Love d'exprimer son théâtre d'amotions".Il y a aussi "Boys on the radio" sur les compétiteurs que la chanteuse aime et deteste à la fois, une véritable chanson pop, une des plus chouettes des années 90.
Pour finir je dirai qu'il faut poursuivre en écoutant le génial Nobody's Daughter digne suite qui sonne à nouveau grunge, pour l'instant la boucle est bouclée.
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