Qui peut aujourd’hui pouvoir prétendre passer d’un R’n B autotuné, à la limite de la parodie (« Succès Fou ») à du punk machinique (« Coeur Brisé ») au sein d’un même album si ce n’est Christophe ? Christophe l’alchimiste, qui, comme le laisse sous-entendre la très belle photo de Christophe etc, doit passer ses nuits à plancher sur les couleurs de chaque son de synthé, de guitare, de basse, de batterie, inlassablement, avec une passion contagieuse. Depuis Comm’ si la terre penchait (2001), le chanteur français dessine un paysage sonore délicieux, où méticulosité et puissance s’accouplent pour former des hymnes pop étranges sur lesquels se posent cette voix céleste, qui n’a pas bougé depuis cinquante ans.