C’est drôle comme ce qui plaisait chez Orelsan avant, ne plait plus, alors même qu’il n’a pas du tout changé de trajectoire, d’idéal, de ligne de conduite.
Parce que c’est quoi, Orelsan ?
C’est raconter sa vie, ses états d’âme, ses doutes, ses angoisses, ses petits moments de joie, sa nostalgie, son glandage, ses petites colères, ses désillusions, la banalité de son quotidien.
Toutes ces raisons pour lesquelles on l’encensait hier. Ce rappeur pas comme les autres, vrai, sans faux semblant, lucide.
Ce pour quoi, somme toute, beaucoup lui chient pourtant dessus aujourd’hui.
Parce que c’est quoi, Civilisation ?
C’est raconter sa vie, ses états d’âme, ses doutes, ses angoisses, ses petits moments de joie, son glandage, ses petites colères, ses désillusions, la banalité de son quotidien.
Sauf que … Horreur ! Malheur ! Orelsan n’est plus ce glandeur Version XXL, ce loser magnifique, cet aspirant star.
IL EST UNE STAR.
Et ça, Aurélien, il devrait savoir que c’est compliqué : parce qu’une star, ça n’est plus sincère.
Une star, c’est démago.
Une star, ça n’a pas le droit de parler de l’amour ou de la société.
Une star, ça n’a pas le droit d’avoir les mêmes préoccupations que la majorité des lambdas : la politique, le racisme, le social, le monde qu’on laisse à nos enfants, le comment remédier à la dégringolade que l’on devine inéluctable, l’environnement, l’amour (vaste sujet s’il en est), les medias et leur manipulation, les réseaux sociaux et leur vacuité bien souvent … Non non non ! Une star, quand ça parle de ça, ça brasse du vent. Ça enfonce des portes ouvertes. Ça n’a rien à dire, en somme.
Pourtant on se réjouissait qu’avant d’être une star, la star n’ait rien à dire et fasse des albums complets sur presque du vent. On trouvait ça génial.
Puis comble de malheur, un rappeur star, ça ne doit en aucun cas s’éparpiller musicalement. Ça reste dans son crédo.
Une star du rap, ça ne s’essaie pas à la funk-disco, à la pop des 80’s, ça ne chantonne pas … ÇA RAPPE !!
Ça reste dans une ligne directrice et ça ne montre pas ce qui fait la richesse de l’individu qu’il est. Orelsan fan de Michael Jackson, on n’en veut pas. Orelsan et sa comptine mélancolique sur le temps qui passe, on s’en tamponne. Orelsan lucide sur l’amour, les compromis, l’introspection, rien à battre. Orelsan à jamais caennais, provincial et heureux de l’être, et puis quoi encore. Orelsan qui trouve qu'on devrait peut-être se bouger un peu pour inverser la tendance ... on se gausse.
Dommage pour tous ceux-là.
Parce que Civilisation, c’est certainement le projet le plus cohérent, le plus abouti d’Aurélien Contentin, quasi-quadra, qui change, qui avance dans la vie, qui n’a plus les mêmes problématiques, mais qui se posent toujours la même question : et demain ?
A la limite du concept-album, avec un Skread plus inspiré que jamais, Civilisation deviendra un jour l’album référence d’Orelsan.
Jusqu’au prochain.
J’ai hâte.