Recette pour une Civilisation: 15 pistes, deux ou trois morceaux potables (si on ignore certains couplets plats qui ont clairement été écrits comme si c'était des grandes déclarations inédites que personne aurait entendu auparavant), mais surtout une bouillie infâme de titres plats, chiants, et pire que tout, oubliables.
Orelsan frôle l'accident industriel. Bon je vais quand même éviter les hyperboles, mais c'est assez dingue de sortir un truc aussi niais et fade. L'album est un peu un Worst-Of, entre les prods banales, les flows maladroits, les morceaux ou rien ne colle, et, au dessus de tout, les paroles "profondes" - parfois plus politiques - qui se résument à recracher des banalités qui seront saluées par la fanbase du normand comme des prises de position extrêmes. Ça fait réfléchir...
Vu ladite fanbase d'ailleurs, c'est entièrement possible que cette critique soit considérée comme un "déversement de haine de pétasse hystérique aigrie choquée par les paroles d'un rappeur de génie". Mais ne vous méprenez pas: la nullité de cet album est bien plus offensante que tout ce qu'Orelsan à pu dire de controversé dans ses morceaux par le passé.
Oui, un artiste peut changer et tenter d'évoluer vers un style musical différent avec des sensibilités différentes sans forcément livrer un album catastrophique. Ce qui n'est malheureusement pas le cas ici avec Civilisation. C'est un quasi-vide musical, une purge infâme, l'after-party claqué d'un rappeur encore en quête d'identité.