Même si il commence à dater un peu, petite analyse titre par titre de cet album qui a quand même marqué 2021.
- Shonen: Bon, ça commence et je suis déjà dubitatif. L'instru drill UK très banale et la voix d'orelsan qui semble crevé, ça annonçait déjà un peu la couleur de l'album. Et puis de toute façon j'ai du mal avec tous ces rappeurs qui veulent s'essayer aux nouvelles tendances, mais qui se plantent parce que c'est pas du tout leur domaine. Bref, intro à des années lumières de San ou de Raelsan, assez moyen donc.
- La Quête vient remuer le couteau dans la plaie avec son instru à la T'choupi. Enfin sérieusement quoi, qu'est ce que tu nous fais Orel? Après toutes les masterclass que tu nous as sortis dans tes projets précédents, tes prises de risques réussies dans La Fête est Finie, tes gigas punchlines dans Le Chant des Sirènes, tu reviens en 2021 pour nous dire que tu jouais à la pâte à modeler à 5 ans? Bon, oui je suis satirique, mais quelle fut ma déception quand je me suis rendu compte de la pauvreté lyrique de cet album. En plus de ça le morceau est trop long et Orelsan chante mal.
- Du propre sauve un peu les meubles. Certes c'est toujours aussi peu inspiré au niveau des paroles, au moins Orel propose un truc un peu nouveau. Et surtout, il tente pas de pousser la chansonnette. Un son bien pour les soirées donc, mais qui n'égale sûrement pas ceux de ses précédents projets.
- Bébéboa par contre c'est insupportable. Je sais pas dans quel délire ils sont partis, mais on est clairement face à un des pires morceaux de sa carrière, tellement tout est mauvais: le mix, l'instru, le refrain, et cette autotune mal réglée qui vient te niquer les oreilles. Y'a un couplet où les paroles sont un peu marrantes mais ça reste globalement naze.
- Rêve mieux ça passe, c'est pas mon délire mais au moins y'a un fond, un thème, et Orel s'applique. Par contre le refrain chanté avec ce mix qui fait plisser les yeux, c'est assez dommage.
- Seul avec du monde autour m'a soulagé, parce que je pensais à ce stade que je n'aimerais aucun titre du projet. La prod est sympa et sort du lot, le refrain chanté est (pour une fois) agréable, et l'écriture simpliste des couplets se justifie par l'ambiance et le thème du morceau. Bon, la phrase "adieu Twitter, Insta, Snap, dommage j'vais rater quelques memes" devient lourde à la longue, mais le son reste sympa.
- Manifeste est bon dans ce qu'il est, c'est à dire un récit audio. La prod est tellement anecdotique qu'on l'oublie même pendant l'écoute. Mais bon, l'histoire est sympa, et ça change dans un projet aussi commercial (on en reviendra).
- L'odeur de l'essence est un banger, la prod est effectivement une turie, mais quelle banalité dans les paroles, j'ai jamais vu ça. Y'a quand même des gens qui comparent ça a suicide social.
- Jour meilleur t'énerve encore plus avec sa prod beaucoup trop simpliste pour un rappeur de cette envergure, et le chant d'Orelsan qui redevient mauvais. Encore un son bien commercial, bien clippé, et bien moins bon que ceux d'avant. Et c'et à ce moment là que j'ai tilté que c'est vachement hypocrite d'avoir appelé son album civilisation quand on parle de soi-même et de sa meuf sur plus de la moitié des titres.
- Baise le monde est un peu meilleur, la prod est bien catchy, le texte est mieux écrit. MAIS y'a encore cette vieille autotune qui vient gâcher une bonne partie morceau vu qu'il chante tout le long.
- Casseurs Flowters Infinity rappelle le bon vieux temps des Casseurs Flowters, mais en moins bien, avec une prod en carton et des paroles un peu bidons. En plus Orelsan avoue lui-même le manque de structure de son album en début de morceau, assez cocasse.
- Dernier Verre c'est trop, j'en peux plus. Le chant d'Orelsan est tellement nul que c'est à se demander à quoi pensaient The Neptunes quand ils ont accepté le feat. Et la prod est limite ridicule, ça m'a fait marrer sur le coup.
- Ensemble passe un peu mieux grâce à la prod, mais le chant d'Orel reste du même niveau.
- Athéna est faussement touchant, peu intéressant musicalement, et beaucoup moins marquant et intimiste que Paradis. Y'avait vraiment pas besoin de garder ce son là.
- Civilisation qui clôture l'album et qui parle ENFIN un peu de société. Bon, les paroles restent pas ouf, mais vu qu'Orelsan se met enfin à rapper j'ai bien aimé. Par contre faut se calmer sur la prod à la Avengers quand même, le mec vient pas de boucler un chef d'oeuvre monumental.
Cet album m'a donc évidemment déçu, premièrement parce que le pari de base est absolument pas tenu (Orelsan parle de société dans 3-4 titres, et les paroles sont banales au possible), mais aussi parce que le niveau d'Orel est bien inférieur à celui de ces précédents projets, et je les inclus tous. Orelsan, tu chantes mal, il faut que tu le comprennes, parce que t'as pourri plus de la moitié de ton album avec une autotune mal réglée. Mais là où c'était honnête et touchant dans Paradis, ici c'est juste une facilité pour faire du commercial bas de gamme. Dommage, tu finissais pourtant en beauté sur La Fête est finie.