Les longues plages de silence de son "autre Finistère" résonnent peut-être encore aujourd'hui dans vos oreilles.
Co-auteur & compositeur de talent des ballades décalées des Innocents (groupe français de la fin des années 80), JP Nataf foule à nouveau les planches depuis 2009 avec son dernier album, Clair.
Nataf, quasi méconnaissable derrière sa barbe foisonnante, signe un album plein de tendresse qui fait partie de mes coups de cœur de 2010, glané au détour d'une gondole de supermarché. Il compte parmi les rares albums qui sont dans un premier temps, entrés dans le lecteur de ma voiture sous le fracas d'une déferlante de propos non éclairés tels que "17 euros pour ça ?" ou encore "j'aurais mieux fait de remballer mes vieux principes et engraisser une Major en achetant un remake de Michaël Jackson".
C'est donc dans cette ignorance totale que j'ai rangé le disque au fond de la boite à gants. Puis, vient le soir où la journée de travail semble avoir duré plus que de raison, et laisse derrière elle un arrière goût amer. C'est à ce moment-là, en cherchant désespérément de quoi se reposer l'âme (et les oreilles), tout du moins durant le trajet du retour, que je suis tombé sur "l'oublié"...
Plus enclin à une écoute attentive, j'ai pu cerner certaines subtilités, qui font de ce disque un "album à savourer". Encore aujourd'hui, après plusieurs écoutes, je découvre un peu plus, à chaque pression sur la touche "play", où Nataf voulait en venir, ce qu'il souhaitait faire ressentir, les quelques subtilités syntaxiques et mélodiques, qui font de chacune des douze chansons, une véritable éponge à souvenirs, que je prends plaisir à essorer quand la vie me sèche.
Seul Alone, l'O.V.N.I : près de dix minutes d'arpèges & d'habiles pirouettes vocales. Ou comment mélanger deux langues sans passer pour un imbécile. Visiblement, M. Nataf s'amuse pour notre plus grand plaisir. Et après tout, peu importe si les radios ne jouent pas le jeu.
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