Bien entendu, on ne peut pas faire abstraction de la fin tragique d’Ian Curtis quand on découvre Closer. Ce disque a hérité d’une aura particulière et a renforcé le côté dépressif d’une musique déjà profondément noire.
Si ce second et dernier album des Divisions de la Joie peut rebuter avec sa production sèche et froide, il est pourtant aussi varié que son prédécesseur. Avec cette introduction de claviers sur « Isolation », une rythmique tribale d’ « Atrocity Exhibition » ou encore des riffs hachés de basse sur « Colony »… Le groupe fait encore marcher ses neurones et ne se laisse pas emporter dans la déprime et le désespoir de son chanteur.
Car si les musiciens de Joy Division ne sont pas à sous-estimer, Ian Curtis reste la star de ce disque. Parfois menaçant mais surtout souvent désespéré, il est l’élément qui incorpore dans cet enregistrement un surplus d’âme. Cela lui permettant de supporter le poids des années et d’exercer une fascination morbide sur nous.
Closer, rock de suicidé ou de suicidaire ? La réponse se trouve en chacun de nous et ne devrait pas nous faire oublier qu’avant d’être le dernier album d’une formation au destin tout tracé, il s’agit surtout d’une sortie fascinante dans ses atmosphères glaciales. « The Eternal » et « Decades » étant ses deux point d’orgues (et qu’on peut trouver dans des versions encore plus impressionnantes sur l’album posthume Still).
Difficile d’extraire son disque préféré dans la discographique de Joy Division tant cette dernière ne souffre d’aucuns gros défauts. Mais s’il ne devait en rester qu’un, ce magnétique Closer serait celui à retenir en priorité.
Chronique consultable sur Forces Parallèles.