Le nom Devastations pouvait laisser augurer un groupe de grindcore. Pourtant, c’était bel et bien le nom de Mick Harvey en tête des remerciements qui pouvaient nous mettre sur la voie. Comme Mick, les Devastations sont Australiens. Comme lui, ils ont des amitiés qui, si elles ne sont pas réelles, sont au moins musicales avec Nick Cave. Coal a donc été enregistré à Berlin, fief temporaire des Bad Seeds (histoire encore plus le clou) et se place dans la lignée des albums de rock ténébreux qui a mis sa violence et sa force au vestiaire (malgré quelques accès de colère sur Take me home).
Le trio est emmené par un leader mâle à la voix de crooner, dur l’extérieur, tendre à l’intérieur (The night I couldn’t stop crying, I don’t want to lose you). Conrad Standish peut être encore plus avoir des accents affectés, avec la musique au diapason, à la manière de Bryan Ferry (Sex and Mayhem, Terrified). Solidement charpenté et instrumenté avec piano, orgue, et même des cordes dues à Padma Newsome (Clogs, The National), élégant en somme à défaut d’être original, Coal est un album pour ambiances nocturnes au même titre que les albums de Tindersticks ou du dernier Lambchop.