2 ans après le bancal et passable "Power Metal", PANTERA revient avec l'album qui les fera entrer dans la légende, je nomme "Cowboys From Hell".
En 1990, PANTERA surprendra tout le monde. Qu'est ce qu'on attendait d'un groupe ayant sorti 3 albums typé Hard Rock/Glam (qui sont pourtant bons, comme le montre "Projects In The Jungle") et 1 album mélangeant avec difficulté Glam et Power ? Strictement rien. Malgré les indéniables qualités du regretté Dimebag Darrel, le groupe n'a jamais réussi à percer. Jamais jusqu'à cet opus.
"Cowboys From Hell' est un album culte, comme le sont les "Master Of Puppets", "In The Nightside Eclipse" ou encore "Shout At The Devil". Mais, culte ne veut pas dire toujours chef d'œuvre ("The Number Of The Beast" d'un certain IRON MAIDEN en est le parfait exemple).
Certes, le groupe a beaucoup évolué, heureusement plutôt bien. PANTERA nous propose maintenant une sorte de Thrash Metal mélangeant avec professionnalisme Power et Heavy (on l'appelle plus communément Groove Metal... merde, j'ai vraiment du mal à m'en sortir avec tout ces genres différents). Le meilleur exemple reste le titre éponyme. Une bombe intergénérationnelle, où les riffs assassins de Dime se marient à merveille au jeu de batterie hyper-carré d'un Vinnie Paul déchainé. Le refrain connu de tout metalhead est un pur régal, tout comme les accélérations en fin de chanson qui foutent sur le cul. Bref, LE titre par excellence du PANTERA "nouvelle génération".
Quand on parle de PANTERA, on parle obligatoirement de Dimebag Darrel. Sur cet album (encore plus que sur les autres), le bonhomme nous sort des soli et des riffs d'une complexité rare, où feeling et technicité se mélangent pour donner au final un mélange détonnant. On ne peut qu'être ébahi devant les soli de "The Sleep" (on touche à la perfection au niveau du feeling. Les premières notes du solo sont d'une rare beauté), ou la rythmique de "The Art Of Shredding" (un ouragan de riff, soit ultra-rapide, soit lent et terriblement Heavy). De plus, la production met bien en avant sa guitare.
La basse est elle aussi parfaitement audible (elle n'est pas engloutie par la guitare), comme sur le sombre et malsain "Medicine Man" où elle procure une atmosphère inquiétante.
J'évoquais plus haut le fait que PANTERA jouait du pur Heavy Metal, il faut donc citer "Domination". Et là, c'est l'apothéose. Un morceau génial. La double grosse caisse de Vinnie Paul, accompagnée par des coups de médiator meurtriers sur les cordes de la guitare et de la basse soutiennent avec vigueur un Phil Anselmo qui s'égosille comme pas deux. Et que dire de cette fin avec ce solo de tapping époustouflant ? Jamais un morceau ne m'aura donné tant envie de headbanguer. Un morceau légendaire, une pépite !
Après une bonne performance sur "Power Metal", Phil Anselmo a totalement pris conscience de sa capacité vocale. Le bougre bénéficie d'une large capacité vocale. Il peut chanter très aigu comme le démontre "Shattered" (une chanson Speed où il concurrence Rob Halford) ou ses envolées sur "Clash With Reality" (ces changements de tempo, et une fin très rapide) ou encore "Medicine Man". Anselmo adopte aussi une voix claire, puissante ni trop grave ni trop aigu (sur la plupart des morceaux). On notera aussi son chant hyper rapide sur le court "Primal Concrete Sledge" où il donne une prestation hors-du-commun.
Malheureusement, tout n'est pas bon sur cet album. Je prendrais comme exemple "Heresy", un titre sans réelle structure qui aurait même fait tâche sur "Power Metal". Et, il y a aussi "Cemetery Gates". Désolé, je n'accroche que moyennent à ce titre. Malgré une introduction, un solo et des couplets magnifiques, PANTERA se vautre complètement au moment du refrain. Je ne parle même pas de la fin, où PANTERA s'inspire du fameux combat guitare/voix de DEEP PURPLE sur "Strange Kind Of Woman" (sauf que là, c'est mauvais). Ce n'est pas dégueulasse mais c'est en partie raté.
Autre problème chez PANTERA, c'est que dans certaines chansons, il y a des passages inutiles. Je citerais "Psycho Holiday" et "Message In Blood" en particulier ("Heresy" ne mérite même pas d'être cité !).
Bref, "Cowboys From Hell" est un très bon album mais qui est victime de nombreux passages un peu mous du gland (ça sera encore pire sur "Vulgar Display Of Power"). Mais, le tout reste de haute facture. Cet album est aussi le plus accessible du PANTERA 90's. Un album certes culte mais auquel on ne peut pas dire "chef d'œuvre".
Chansons favorites : "Cowboys From Hell", "Domination", "Shattered", "The Sleep".
(critique publiée auparavant sur le site Nightfall, sous mon ancien pseudonyme : KingKilling)